Chapitre 34

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Je reçois un message de Dylan un peu plus tard dans la soirée, me disant qu'il organiser une fête vendredi soir. J'hésite à répondre sachant que je sais pertinemment que certaines personnes que je ne suis pas particulièrement excitée de voir seront forcément présentes. Comment est-ce que je réussis tout le temps à me mettre dans un foutoir pareil ? Comme il a vu que j'ai vu son message sans répondre, j'imagine, il m'appelle.

" - Cam, dis moi que tu viens s'il te plaît, c'est pour mon anniversaire, dit-il plaintif. "

Oh. Son anniversaire. Comment tout peut sortir de ma mémoire de cette façon ?

" - Ton anniversaire. Évidemment. Je voulais te répondre que je serai présente mais j'ai totalement oublié, je mens.

- Ce sera comme au bon vieux temps. Tu te souviens de la fois où je t'ai trouvée toute seule dans la rue et que tu es venue chez moi ? ricane-t-il. Ça sera grandiose, mémorable même. Mais sans incendie bien sûr."

Je pense qu'il voulait faire allusion avec la dernière fête qui avait si mal tourné, mais cela me rappelle seulement mes parents. Mon frère. Je murmure un vague 'je dois y aller et je serai là' et raccroche aussitôt. 

Un flot de jurons s'échappe de mes lèvres. Comment ? Comment est-ce qu'on peut tomber si bas ? Comment est-ce qu'on peut se sentir si - mal dans sa propre vie  ? Comment est-ce que l'on peut autant merder ? Autant de questions mais jamais aucune réponse. Des questions qui se répètent sans cesse. Aucune réponse. Des erreurs qui se répètent sans cesse. Aucune rédemption. Une boucle temporelle. Un cercle vicieux. Un jour sans fin  - un enfer sans fin plutôt.  Je suis fatiguée. Ereintée. Vidée. Exténuée. Ma peau me brûle. Je ne veux pas de cette vie. Les larmes aux yeux, je me gratte les bras comme pour l'arracher. Pour l'arracher, l'enlever, la jeter, la brûler. La détruire. Je gratte jusqu'à ce que des infimes gouttelettes de sang s'accumulent sous mes ongles. Jusqu'à ce que ma peau s'enflamme comme si des milliers d'aiguilles me piquaient. Je tire sur mes cheveux par poignée. Jusqu'à ce que la douleur me transperce le crâne. Jusqu'à ce que mon crâne ait l'impression que des guêpes dardent leur venin en moi. Je mords mes lèvres, ma langue. Jusqu'à ce que je sente le goût acide du sang. Jusqu'à ce que la rouille envahisse ma bouche. Je cogne ma tête contre le mur blanc. Jusqu'à ce que la douleur soit insoutenable. Jusqu'à ce qu'un bleu se forme déjà sur mon front.

Je veux que ça s'arrête. Stop. Tout. S'arrête. Que. Ça. Se. Finisse.

Jusqu'à ce que je m'effondre sur le sol.

Cameron 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant