Cameron 2

Chapitre 16

L'ambiance de la soirée commence à devenir plus calme et la moitié des gens sont partis. Ils ne restent que ceux qui savent que c'est à ce moment-là que la soirée commence vraiment. Noah, Dylan, Aspen et moi sommes restés. Je vois Noah, assis dans le canapé en train de fumer de l'herbe, totalement shooté, il rit avec Hayden. Étonnamment, il a l'air dans son élément. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Cela me fait réaliser qu'il n'avait jamais menti. Il me racontait la vérité depuis le début, il voulait juste que je l'aide. Je lui ai dit d'aller se faire voir, pour unique réponse. Ca ne devrait rien me faire mais ça me fait l'effet d'un coup dans le ventre, pire que les vrais coups que me balançait June. Pire que tout. Je lâche mon propre join, dégoûtée.

« - Je vais aux toilettes, je dis à Aspen. »

Il hoche la tête mais je sais qu'il s'en fiche totalement.

« - Tu veux que je t'accompagne, Miller ? propose un des gars de la soirée dont j'ai un vague souvenir. »

Je fronce les sourcils face à sa proposition indécente et Aspen éclate de rire puis tape sur le dos de son ami. Il n'en a rien à foutre. Il se sent juste en danger face à Dylan et Noah. Oui, c'est clair, qu'il les déteste à cause du gala de charité. Je chancèle jusqu'à la salle de bain et m'assois sur l'abattant des toilettes. C'est dans ce genre de moment que l'on remet toute notre vie en question. Seule et déchirée dans une salle de bain qui n'est même pas la mienne et fringuée comme une prostituée. Je me demande comment je peux faire autant de dégâts. D'abord Grayson ensuite Dylan et Noah. Soudain, une chaleur écrasante s'abat sur moi et je respire difficilement. Mes mains se mettent à trembler quand j'essaye d'enlever mon t-shirt transparent qui me colle à la peau. J'y arrive enfin et je m'accroche à la vasque devant pour me calmer. Mais qu'est-ce-qui cloche chez moi ? C'est là que j'ai juste le temps de me retourner pour être face aux toilettes pour vomir mes tripes. Je m'étale sur le parquet après avoir fini.

« - J'ai besoin d'aide, je murmure. »

Je frotte mes yeux et m'adosse au mur. Je fouille dans la poche arrière de ma jupe et trouve une cigarette. Toujours sur moi en cas d'urgence. Je prends mon briquet caché dans mon bandeau et l'allume. Soudain, j'entends le grincement de la porte qui s'ouvre et se referme.

« - Tu vas bien ? demande Noah, presque hilare.

- Tu es défoncé, retourne là-bas, Noah. Je n'ai pas besoin de toi là. Tu ne ferais qu'empirer les choses.

- Cameron, le truc bizarre avec l'herbe, c'est que je me sens plus lucide qu'avant.

- Oui, ça fait la même chose à tout le monde, je marmonne. Maintenant, pars.

- Nan, je veux dire, je suis vraiment lucide. Et là, je te vois, tu es clairement mal. Je sais que tu as réfléchi à ce qu'il s'est passé, tu as paniqué, tu as eu chaud d'un coup et ton estomac s'est retourné contre toi. Je t'ai même entendu demander de l'aide. Alors, laisse-moi m'assoir avec toi, ok ? De toute façon, tu as pas le choix, c'est trop tard, dit-il avec un petit sourire.

- Arrête de dire des faits comme si tu étais voyant, tu as seulement les yeux ouverts au sens propre du terme. Noah, tu n'es pas "plus lucide", juste assis toi, je soupire. Mais tu joues avec le feu, tu veux qu'Aspen te tue, ou quoi ? Il ne peut pas te blairer et il déteste que tu me tournes autour, même si c'est juste pour me parler. Il te hait comme Grace me hait. Tu devrais... partir.

- Cameron, je voulais juste pouvoir répondre à ce que tu m'as dit tout à l'heure... Je suis sûr de ce que je veux. J'ai toujours voulu qu'une seule chose. C'est toi. Je t'aime. Je n'arrive pas à m'arrêter de t'aimer un peu plus chaque jour. Mais toi, tu me rejettes, me repousses, et je fais un truc de travers et tu me fais la misère. Je te haïssais quand je t'ai vu embrassé Dylan mais je savais pertinemment que je t'aimais toujours. Tu as beau me briser le cœur, je reste là, parce que je n'arrive pas à m'en aller. Si tu savais toutes ces fois où, je voulais juste pouvoir de détester pendant une seconde. Je voulais te haïr du plus profond de mes entrailles mais je pensais à toi tout le temps. Si tu savais à quel point je me sens mal quand je ne suis pas à côté de toi...

- Tu m'as laissée...

- Tu m'as trompé, mais je suis toujours là !

- Arrête, je murmure au bord des larmes.

- Je meurs d'envie de t'embrasser. »

Moi aussi, j'en meurs d'envie. Je n'attends que ça, qu'il m'embrasse sans que je lui donne la permission, pour éviter tout problème. Aspen me tuerait s'il savait que je lui avais dit oui. Soudain, je ne sais pas ce qu'il m'a poussé à faire ça, l'alcool ou mon cœur, je me suis rapprochée de lui.

« - Alors, fais-le, je chuchote. »