Chapitre 1

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— Moníca ! Bon sang lèves toi... Une vraie petite garce. Lâche-t-elle en me prenant violemment le poignet. Ta mère aurait dû te tuer quand tu pleurais encore à t'en époumonner... Cela m'aurait évité de voir ta sale face et de parfaire ton éducation.

Je la regarde du haut de mes onze ans, appeurée, le bras douloureux sous la pression de sa main dure.
Son visage fermé et maquillé de façon odieuse me font terriblement peur.
Je tente de me cacher derrière quelques mèches de cheveux car c'est tout ce que j'ai.

Je tords mon bras dans tous les sens pour la fuir mais elle me donne une gifle étonnement violente me faisant tomber au sol. Je pose ma main sur ma joue encore brûlante et je m'apprête à pleurer.

— Ton travail ne me ramène pas assez d'argent ! Bon sang, tu dors à l'usine ou quoi !? Tu vas vendre ton corps comme les autres ! Une fille comme toi... Me lance t'elle à la limite de me cracher dessus... Vous les espagnoles ! Si fainéante...
—Benita ! Je travaille ! L'usine ne paye pas assez c'est tout ! Dis-je d'une petite voix tremblante.
— À d'autres. Ne me racontes pas ta vie ! Vale !

Je l'entend jurer quelques insultes en espagnole puis je regarde autour de moi essayant de trouver une issue dans cette misérable chambre grotesque.

— Lèves toi...! Le toit au dessus de ta tête n'est pas gratuit ! Crois-tu que je t'offre la charité ingrate ?

Elle m'attrape violemment et me tire à l'arrière de cette vielle hacienda et je me retrouve après quelques minutes face à quelques hommes qui boivent des bières autour d'une table, la cigarette en bouche, entrain de jouer aux cartes.

L'ambiance n'est pas agréable et lourde mais je ne comprends rien à ce qu'il se passe.

— Benita... C'est qui celle là ? On l'a jamais vu... Lui demande l'homme en face d'elle la chemise ouverte à cause de la chaleur lourde.
— Elle travaille... Je vous la fait pour pas cher... C'est une espagnole.

Je regarde ces hommes qui me déshabillent du regard alors que je ne porte qu'un simple short et un t-shirt beige tâché par le travaille à l'usine.

— Elle a qu'elle âge !? Demande l'un d'entre eux agréablement surpris.
— Est-ce que c'est important !? Rigole son voisin de table en posant son jeu de carte pour mieux s'affaler dans sa chaise.
— Elle a 16 ans ! Ment Benita.

Elle m'attrape le visage m'enfoncant ses ongles dans mes joues en me regardant.

— Fais ce qu'ils te demandent ! Sinon je les laisserais te tuer... Tu vas servir à quelques chose et me payer ce que tu me dois.

Mon coeur bat à une vitesse incroyable et mon innocence crit à l'aide ne comprenant pas... Que va t'il se passer ? Que dois-je faire avec ses messieurs ?

L'un d'entre eux se lève et vient m'attraper par le short avant de me tirer vers lui.

— Je vais commencer... Souffle t'il dans mes oreilles...
— Commencer !? Soufflé-je appeuré.

Sans même me répondre, il m'enlève fermement mon short tout en rigolant avec ses amis. Le dégoût que je ressens est immense et l'envie de crier au secours m'est impossible...
Qui viendrait ?

J'ouvre immédiatement les yeux et je regarde autour de moi avant de voir que je suis dans une chambre parfaitement silencieuse et totalement plongée dans le noir.
Mon dieu... C'était encore ce cauchemar.

Je touche delicatement mes épaules avant de fondre en larmes sous la couette.
Comme j'aimerais ne plus revoir ces souvenirs audieux pendant que je rêve. Même quand je suis lasse et fatiguée, mon passé me hante.
Malheureusement, je ne contrôle pas mon cerveau la nuit.

The Main CharacterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant