chapitre 31

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- Maintenant, je suis suffisamment entrainée, et la barrière est assez stable pour que je n'aie pas besoin d'y passer plus d'un ou deux jours par semaine.

- Ça fait tout de même beaucoup. Et je ne parle pas que de temps. À ton âge ce sont déjà de lourdes responsabilités que tu es obligée d'endosser.

Astoria adresse un sourire contrit à mon père et boit une gorgée de son jus de pomme avant de répondre.

- C'est pour ça que la visite du roi Vladimir est si importante. Si nous sommes capables d'établir de bonnes relations avec les dirigeants du second continent, alors peut-être que dans les années qui viennent, on pourra envisager d'abaisser la barrière. Du moins c'est ce que j'aime à imaginer, même si je sais que ce genre de choses prennent beaucoup plus de temps que ça. Et je doute de voir cette barrière disparaître de mon vivant.

- On ne peut pas savoir ce que l'avenir nous réserve. Toi et moi en avons fait l'expérience plus d'une fois.

Nous sommes toutes les deux installées dans le canapé du salon, et mon père nous fait fasse dans son fauteuil. Je pose ma main sur celle de ma cousine en signe de réconfort. Même si la tête qu'elle tourne vers moi n'a pas l'air si déprimée. Au vu des évènements, elle est simplement un peu fatiguée. Si à une période, je me répétais sans cesse que j'étais parfaite, maintenant, je me rends compte que ma cousine et ma tante en sont bien plus proches que moi.

- Tu as raison.

Un silence méditatif s'ensuit. Mon père, si doué pour entretenir les conversations, la relance avec une nouvelle question sur la seconde gardienne.

- Zoé est rentrée chez ses parents pour quelques jours. Je ne sais plus depuis combien de temps elle ne les a pas vus, mais ça aussi, c'est dur.

Cette fois, c'est moi qui relance la conversation, pour éviter qu'on ne s'enlise dans la tristesse et le découragement.

- Comme je te l'ai dit rapidement, j'ai passé quelques semaines intenses depuis ton absence. Avec les jumeaux et Acanthi, on a fait du bon boulot. Tout ça pour te dire que tu as une super équipe sur laquelle tu peux te reposer.

J'entreprends de raconter à ma cousine tous les événements et les avancées qu'il y a eues pendant son absence. Quand j'en arrive à mon infiltration, elle m'interrompt, les yeux écarquillés.

- Attends, tu te rends compte du sang-froid et du cran qu'il faut pour faire ce que tu me racontes ?

Ça me fait plaisir, mais en même temps, je ne mérite pas son admiration. Mon travail était loin d'être aussi incroyable que ce qu'elle croit. En fin de soirée, quand nous en avons fini de nous raconter en détail nos aventures des dernières semaines, la discussion bascule je ne sais comment sur l'Académie.

- Elle est rouverte ?

- Depuis quelques jours seulement. M'apprend ma cousine.

- Est-ce qu'ils maintiennent les examens de fin d'année ?

Mon père semble très intéressé par le sujet. Je me doute que ce n'est pas la première fois qu'il réfléchit à tout ça, contrairement à moi.

- Oui, les programmes seront adaptés au temps de fermeture, mais tout se déroulera comme d'habitude. Est-ce que tu comptes le passer Aurora ?

Je ne réponds pas tout de suite. J'avais complétement oublié mon examen de fin d'étude. Pourtant, pendant les trois dernières années, ma mère s'est assurée que je le prépare. Passer mon examen voudrait dire rentrer au Palais et quitter la routine si agréable qui s'est installée ici. Ne pas le passer serait soit abandonner des années de travail, soit devoir redoubler mon année.

le royaume des elfes 2-AuroraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant