chapitre 3

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J'ai récupéré un maximum de petit bois dans la foret et je l'entasse pour faire un feu. Je dépose les coussins et le reste sur le dessus et allume le tout. En l'espace de quelques minutes les objets sont partis en fumé. Je rajoute du bois et m'assoie à côté. Il y a quelque chose de magique, d' hypnotisant dans un feu qui brûle.

Mon père me rejoint bientôt avec ce qui ressemble à des brochettes de légumes et de marshmallow et un thermos.

- Je t'ai vu préparer le feu depuis la fenêtre de mon bureau, alors je suis allé préparer ça. C'est une drôlement bonne idée que tu as eu !

Quand je disais qu'il me surveillait.

- Il y avait plein de bois mort au sol quand je suis allée me promener. Je me suis dit que c'était l'occasion de nettoyer un peu.

Il s'assoit à côté de moi, je lui souris, je prépare le terrain, j'ai quelque chose à lui demander d'ici la fin de la soirée.

Nous nous régalons avec les brochettes et le soleil décline rapidement. On ne parle pas beaucoup mais je crois qu'il est content d'être là. Quand je sens que le moment est propice je me lance.

- J'aurais quelques courses à faire, tu crois que tu pourrais m'emmener à la capitale demain ?

Évidemment il est ravi que je lui demande de l'aide pour quelque chose. Il ne pense même pas à me demander ce dont j'ai besoin.

- Mais bien sûr ! Si tu veux on pourra se retrouver au glacier humain que tu aimes tant et manger un cornet avant de rentrer.

Son empressement m'agace mais je ne laisse rien paraître, à la place je hoche la tête et esquisse un sourire.

La nuit est déjà bien entamée et je suis gelée jusqu'aux os quand je rentre dans ma chambre. L'hiver est presque là et le givre a déjà recouvert l'herbe dehors. Je m'allonge sur mon lit et entreprend de dresser dans ma tête la liste des choses que je dois faire demain. Mon père est ravi que je veuille faire des choses, il a l'impression que je commence à sortir de mon deuil, à reprendre goût à la vie. En fait mon deuil n'a duré qu'une poignée de jours, et je m'en rappelle à peine. Il s'est terminé quand je me suis rappelée du grimoire et que j'ai compris que je pouvais la ramener. Pour tout ce qui s'est passé entre l'annonce de sa mort et ce moment-là j'ai l'impression que j'étais seule dans le brouillard. Je suppose que je n'ai pas dû manger, puisque j'en suis sortit les joues creusées et quelques kilos en moins, et à en juger par l''état de mes cheveux je doute d'avoir pris le temps de me coiffer pendant ces quelques jours. J'ai dû faire peur à tout le monde avec un tel relâchement. Je dois avouer que je me suis fait peur à moi-même, je ne me pensais pas capable d'une telle négligence, d'une telle faiblesse. Je n'allais déjà pas très bien avec la perte de mes pouvoirs, pas bien du tout en fait, mais l'annonce de la mort de ma mère m'a fait un violent choc.

Le lendemain matin je me lève tôt pour avoir le temps de m'entraîner avant de partir. Après avoir décoché une cinquantaine de flèches, mes enchaînements rituels à l'épée et mon renforcement musculaire dans le froid et le givre du petit matin je rentre prendre une douche et troquer mes vêtements de combat contre une tenue de ville. J'ai toujours apprécié mettre des vêtements à la fois élégants et tape à l'œil, mais aujourd'hui j'opte pour quelque chose de plus discret et passe partout. Je cherche un moment et fini par me rendre compte que je n'ai pas ce genre de chose en ma possession et je me décide finalement à aller chercher dans les affaires de ma tante. J'y déniche un pantalon beige en toile, et un tee-shirt blanc très simple. Je m'observe rapidement dans le miroir, je suis d'un banal habillée comme ça. Mais bon, c'était le but recherché. Quand je rejoins mon père dans le salon il a l'air un peu surprit par ce changement de look mais il ne fait pas de commentaire. Je crois que je lui en suis un peu reconnaissante.

le royaume des elfes 2-AuroraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant