Je passe le reste de la journée à repérer les lieux, les alentours du musée et les rues autours. Je ne sais toujours pas vraiment où je vais pouvoir dormir. Je finis par découvrir au détour d'une ruelle une minuscule auberge. Elle me semble un peu miteuse mais je ne vais pas faire la difficile maintenant. Je rentre à l'intérieur et l'odeur de poisson frit parvient presque à me décourager de continuer. Derrière le comptoir se trouve un homme assez âgé dont la longue barbe blanche me semble d'une propreté douteuse.
- Bonjour. Combien pour une chambre pour une nuit ?
J'ai lancé cela sur un ton sûr en rendant ma voix légèrement plus grave que d'habitude.
L'homme lève la tête vers moi et me regarde de haut en bas, et je sens les regards de quelques clients au fond de la salle faire de même.
- 10 pièces d'or.
- 5 pièces avec le dîner et le petit déjeuner compris.
Le vieux esquisse un sourire avare.
- Vendu.
Je sors ma bourse du revers de ma cape et jette la poignée de pièce sur le comptoir.
- Première chambre à droite à l'étage. M'indique-t'il. La clé est sous le tapis.
Je monte sans rien dire de plus. Je regarde discrètement la salle presque vide. À une table sont installés quatre hommes, et un peu plus loin une silhouette fluette dissimulée par une cape me tourne le dos.
La chambre est miteuse, comme je m'y attendais, mais au moins elle ferme à clé. Les draps on l'air à peu près propres, mais le sol et les murs sont couverts de poussière et de moisissure. L'avantage de tout ça c'est que vu le peu de notoriété que doit avoir cet établissement, il y a peu de chances que mon père vienne demander si on m'y a vu.
Je pose mon sac dans un coin qui me parait moins sale et me nettoie le visage avec l'eau du broc déposé sur l'unique meuble de la pièce. Je sors ensuite les cartes et les plans du musée et les étale sur le lit. Je révise les issues de secours et chaque couloir du musée en détail, jusqu'à l'heure du repas. Je veux tout connaître par cœur. Quand je sens une odeur de nourriture je descends pour voir si le repas est servi. En effet je suis étonnée de découvrir la salle presque pleine. Je m'étais peut-être trompée, cette auberge est mal fréquenté mais elle l'est.
Je me dirige discrètement vers un recoin de la salle où j'espère ne pas me faire remarquer et l'aubergiste ne tarde pas à m'apporter mon repas. Il me dépose une assiette remplie d'un ragoût où flottent des morceaux non-identifiables. Devant la tête répugnée que je fais, il s'esclaffe.
- La nourriture n'est pas assez bien pour madame peut-être ?
Je le foudroie du regard alors qu'il s'éloigne. J'aurais dû négocier 2 pièces pour la nuit et ça aurait déjà été cher payé. Je me fais violence pour manger un peu en espérant que ça ne me rendra pas malade. Le reste de la salle s'esclaffe et les bières circulent à toute allure, certains sont déjà sou alors que la soirée vient seulement de commencer. Bon nombre sont sales, couverts de cicatrices et parlent fort. De la racaille de bas étage comme dirait ma mère, et en les regardant je ne peux qu'être d'accord avec elle. J'abandonne mon assiette à moitié terminée et remonte dans ma chambre. Une fois à l'intérieur je prends soin de bien verrouiller la porte puis sors quelques provisions de mon sac pour compléter mon misérable repas. Une fois repu j'essaye de me reposer mais les voix qui traversent le plancher m'en empêchent, en bas on s'esclaffe, on chante, on cri.
- Pfffff.
Je plaque l'oreiller sur ma tête et me retourne. Avec un peu de chance ça ne durera pas toute la nuit.
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le royaume des elfes 2-Aurora
FantasyAlors que tout s'est effondré autour d'elle, Aurora se lance dans une quête aussi difficile qu'étrange.