chapitre 11

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- Quand j'ai rencontré Nat, il avait treize ans et c'était déjà un battant. J'me rappellerais toujours du regard de ce gosse de rue qui en plus de se battre chaque jours pour sa propre vie avait prit sous son aile le petiot qu'était Miki à l'époque. Je me suis rapidement pris d'affection pour eux, mais il m'a fallut longtemps avant d'entendre l'ensemble de leur histoire. Ce que je vais te raconter aujourd'hui c'est uniquement parce que je t'en dois une belle. La mère de Nathanaël est morte en le mettant au monde, le laissant seul avec son père. Ils vivaient dans les bas-quartiers, de l'autre côté de la ville. Son père était à la tête d'un des gang les plus redouté de tous, et autant te dire que pour arriver à cette position il faut être une sacré grosse pourriture. Nat n'a jamais voulu s'étaler sur les détails, mais je sais que son père le battait et lui reprochait la mort de sa femme. Il a vécu un enfer jusqu'à sa neuvième année. Cette année-là il y a eu une décente de flics à leur planque, pleins de vauriens ont été tués, les autres envoyés en prison, certains se sont enfuis. Les flics ont emmené Nat dans un orphelinat de la ville, sans qu'il soit sûr de ce qu'il était arrivé à son père. C'est là-bas qu'il a rencontré Miki avec qui il s'est enfui deux ans plus tard. Il y a quelques années il a eu vent d'un nouveau gang dans un secteur des bas-quartiers, c'est à ce moment là qu'il a prit l'habitude de traîner dans les tavernes, afin de récolter des infos. De cette manière il a apprit que son père était à la tête de ce nouveau gang, mais aussi qu'il ignorait ce qu'il était arrivé à son fils et qu'il ne le cherchait pas. Depuis il continu de fréquenter de temps à autre ces endroits pour être sûr de toujours pouvoir garder une distance avec ce gang. C'est comme ça qu'il est tombé sur toi  un soir ou il pêchait des renseignements.

- Tu ne crois pas qu'ils vont essayer de nous retrouver pour se venger ? Ils ont vu nos visages après tout.

- Ça m'étonnerait. Pour l'instant ils ont des problèmes plus urgents à régler et puis la ville est grande. Mais ça n'empêche qu'il faut qu'on soit toujours sur nos gardes.

Nous nous sommes installés sur un toit pas très loin de notre immeuble. La vue est belle, avec le soleil qui se lève doucement sur la ville.

- Il faudrait qu'on rentre avant que Nat n'ai le temps de s'inquiéter.

- Quand il verra ta face tu peux être sûre qu'il va s'inquiéter. Me lance Rowen en se relevant.

Je lui donne un coup de poing, tout en sachant qu'il dit la vérité. Je dois avoir un bel œil au beurre noir, j'ai une lèvre fendue et je peux sentir le sang séché d'une blessure au front, qui a coulé le long de mon visage. J'esquisse un petit sourire narquois en pensant à la mimique dégouttée que ferait ma mère si elle pouvait me voir. Pour elle une vraie combattante doit pouvoir se tirer de n'importe quelle situation sans se salir les mains ou toute autre partie du corps. Pourtant j'éprouve une certaine satisfaction devant ces blessures, elles sont la preuve que je n'ai rien imaginé et je sais que chacune d'entre elles a été rendue au triple.

Aussitôt que Rowen ouvre la porte de l'appartement, Nat qui était assis sur le tapis se lève et se jette sur nous.

- Mais qu'est-ce qui vous est arrivé ?

Il passe devant Rowen sans lui accorder un regard et prend mon visage entre ses mains avant que j'ai eu le temps de réagir. Il m'examine avec inquiétude.

- Tout le sang n'est pas le sien. Essaie de le rassurer Rowen.

- Et est-ce que ce serait possible de me dire à qui il appartient dans ce cas ?

Il s'écarte de moi et je peux enfin respirer. Je me rends compte en suivant son regard que mes vêtements sont largement tâchés de sang. Je n'ai décidément pas fait un travail très propre.

le royaume des elfes 2-AuroraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant