Le congrès occupe toute la place principale, devant la mairie de la capitale humaine. De nombreux stands se dressent de tous les côtés et une scène a été installée au centre. Le carrosse s'arrête à l'entrée de la mairie et je descends après avoir laissé passer mon oncle et ma tante. Est-ce que c'est normal d'être aussi fébrile ? Je suppose que ça l'est. Je porte une tunique elfique traditionnelle, aux longues manches évasées qui dissimulent mes armes. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais je l'ai choisi d'un rouge éclatant, écarlate comme le sang. J'ai envie de faire peur à mes ennemis. Vous trouvez que c'est malsain ? Je ne suis pas d'accord, ça s'appelle être honnête avec soi-même. Ces gens sont responsables de tellement de problèmes qui m'affectent... ou pas. Peu importe, il est temps que justice soit faite. Et si je peux rendre le processus un peu plus effrayant et douloureux pour eux, eh bien, je ne compte pas me gêner. Espéranza m'adresse un léger hochement de tête et je les quitte. Les jumeaux sont déguisés en civils dans la foule, ainsi que de nombreux gardes. Plusieurs équipes d'intervention sont postées en ce moment même non loin du QG de nos chers amis, prêts à les arrêter aussitôt que nous aurons arrêté le président. D'ici quelques heures, nous aurons fait un grand nettoyage. Nous avions convenu avec le Baron de nous retrouver derrière la mairie, légèrement à l'écart de la foule. Je le trouve sans difficulté et il me fait rentrer par une petite porte dans la mairie, sans prononcer un mot. Nous pénétrons dans ce qui ressemble à une pièce de stockage, où se trouve le Mécène, mais qui ne porte pas son masque cette fois.
- Justicière ! Je suis content de vous voir ! Nous allons pouvoir procéder aux derniers ajustements. Vous êtes prêtes ?
Je dégage ma manche pour dévoiler le poignard qu'elle dissimule.
- Parfait. Avez-vous la localisation de votre cousine ?
- Oui.
- Dites vite. Baron, vous pourrez envoyer une équipe immédiatement pour l'éliminer.
- Je ne vais pas vous le dire.
Le président marque un temps d'arrêt, pour digérer ce que je viens d'annoncer.
- Pardon ? Je crois que je n'ai pas compris.
- Cette localisation est mon assurance. Je vous la donnerai quand vous aurez publiquement déclaré que je n'ai pas agi seule et que nous allons prendre le pouvoir ensembles. Sinon qu'est-ce qui me garantit que vous n'allez pas me faire arrêter ?
Le Baron et le Mécène semblent agacés, mais prennent sur eux avant de répondre.
- Très bien. Si c'est ce dont vous avez besoin pour vous sentir en sécurité.
Ces types me prenaient vraiment pour une gamine naïve. Nous discutons des derniers détails, puis il est temps de se séparer. Le dernier acte va bientôt commencer, et le président doit préparer son entrée sur scène.
Je ressors dans la rue et vais m'adosser négligemment à un arbre. Moins d'une minute plus tard, un garçon avec un bonnet enfoncé sur la tête et des lunettes de soleil passe à côté de moi.
- On a déjà assez de preuves avec ce que ton micro et ta caméra viennent d'enregistrer. Tu es sûre de vouloir aller au bout de ton plan ?
- Oui.
Cassius a déjà disparu dans la foule. Le président, escorté du Baron et d'un homme qui doit être son adjoint, sort de la mairie, et s'avance sur la scène. Le président tapote son micro et la population s'agglutine autour de la scène. Me voilà désormais à quelques mètres de ma tante et de mon oncle, puis enfin à côté d'eux.
- Mesdames et Messieurs ! Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui pour inaugurer ce congrès de l'innovation ! J'espère que vous profiterez des magnifiques expositions et des nombreuses installations qui sont aujourd'hui dévoilées au public. Je tiens à remercier les universités et instituts de recherche pour leur grande implication dans ce projet, ainsi que toutes les entreprises participantes. Je tiens également à remercier la famille royale elfe qui nous fait aujourd'hui l'honneur de sa présence. Réservez-leur un tonnerre d'applaudissement.
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le royaume des elfes 2-Aurora
FantasíaAlors que tout s'est effondré autour d'elle, Aurora se lance dans une quête aussi difficile qu'étrange.