le royaume des elfes 2-Aurora

chapitre 37

L'après-midi, nous la passons au bord de la rivière. Astoria et moi dans l'eau, et Ésperanza au bord, nous observant. Grâce à la magie de ma cousine nous pouvons rester sous l'eau, avec des bulles autour de notre tête. J'ai parfois du mal à réaliser l'étendu de ses pouvoirs, tellement ils sont disproportionnés.

- En fait pour l'illusion, c'est un peu comme avec mon don. Tu peux créer de jolies choses, ou mettre les autres en danger. Me dit ma cousine quand je lui résume brièvement mes découvertes de la matinée.

- Si on veut. Mais ton don est directement sur la matière, quand le mien piège l'esprit. Je crois que je serais terrorisée si j'avais ton don.

- Tu n'es pas la seule. Mais c'est comme tout, ça s'apprend. Mes débuts n'étaient pas glorieux non plus. Tu étais au premier plan pour en témoigner...

Je souris à l'évocation de ce souvenir, qui n'est maintenant plus douloureux pour moi, et qui aura finalement eu un impact positif.

- Comment va Zoé ? Pour accepter ses nouvelles responsabilités ?

- Admirablement bien. Même si c'est très dur pour elle de voir si peu sa famille. Elle n'a pas mon don de téléportation, et ce n'est pas comme si la barrière était proche de chez elle. Mais je crois que ses parents songent sérieusement à déménager pour se rapprocher.

- Ça pourrait être une bonne solution. J'acquiesce.

La soirée arrive doucement, sans que je m'en rende compte, et nous repartons, après des adieux bien plus difficiles que ce que j'aurais pu imaginer en arrivant la veille.

- Je promets de revenir te voir très vite grand-mère. Et cette fois je prévoirai de rester plus longtemps. Je lui souffle avant de partir.

- J'aimerais bien venir te voir au palais moi aussi. Cela fait bien trop longtemps que je suis terrée dans ce trou. Rigole-t-elle avant de prendre un ton plus sérieux : Et puis je voudrais voir la tombe de ta maman, au moins une fois. Et rencontre ton père pardi !

Nous passons la nuit dans la calèche et ce serait un euphémisme d'appeler ça inconfortable. Le lendemain matin, nous déposons Astoria là où elle nous assure pouvoir se téléporter jusqu'à la barrière sans se fatiguer. Le surlendemain, nous arrivons enfin chez nous, et je dois admettre que retrouver le confort de mon lit et les bons petits plats de mon père me fait plaisir. Rien à voir avec les chambres et la cuisine des auberges dans lesquels nous avons eu la malchance de nous arrêter.

Les vacances s'écoulent vite, nous passons plusieurs jours avec Astoria à la barrière, nageons pendant des heures dans l'océan. Je m'entraîne encore et encore au combat avec Cassius, ravie d'avoir trouvé quelqu'un avec qui progresser. Wilow vient nous voir et je me charge de l'accueillir en bonne et due forme, de lui faire tout visiter. Sans surprise, elle s'entend à merveille avec mon père, et nous partageons d'incroyables moments de complicité. Probablement les meilleures vacances de ma vie, ce qui n'est pas très dur, quand on sait que ma mère me fixait trois heures d'entrainement pratique, et trois heures d'entrainement théorique chaque jour. Alors, quand dix jours avant la rentrée, mon père me demande la date à laquelle j'ai prévu d'emménager chez les humains, je reviens brutalement à la réalité.

- Tu as besoin d'un coup de main pour bouger tes affaires ? Me demande Cassius quand j'en parle avec mes amis le lendemain. Parce que sache que je serais ravie de ne pas t'aider.

Astoria et Célestina se chargent de lui donner un coup de pied à ma place, ce que j'apprécie grandement.

- Plus sérieusement, je pars demain pour amener un max de truc, et je pense y dormir après-demain. Mon père m'a dit qu'une équipe d'entretien passait régulièrement à l'appartement, alors il ne devrait pas y avoir grand-chose à faire de ce côté-là.