chapitre 9

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- Plus souple Rori, plus fluide !

J'adresse un geste obscène à mon nouvel entraîneur et me laisse glisser au sol. Le toit de notre immeuble s'est transformé en un véritable terrain d'entraînement, les plots, les chaises et les caissons disposés un peu partout supposés représenter des stands et des obstacles. Depuis trois jours je saute, je grimpe, je me faufile, j'esquive. Nathanaël veut m'apprendre à être "insaisissable" et je dois avouer que je suis d'accord avec lui. J'ai clairement beaucoup de retard sur lui dans ce domaine. Mais pour l'instant je ne suis pas du tout disposée à lui dire, il me tape sur les nerfs à me crier dessus comme ça. On dirait ma mère.

- Aller ! Au boulot !

Mon entraîneur me tend la main pour me faire me relever, mais j'ai une autre idée en tête. Je lui attrape le poignet et me laisse rouler en arrière en l'entraînant avec moi, puis sans lâcher son poignet je lui fais une clé de bras.

- Alors ? Ça te sers à quoi de savoir sauter au-dessus d'un mur là ?

Nat grogne et se tortille pour se libérer mais je tiens bon, j'appuie même un peu plus sur son bras.

- Voilà ce qu'on va faire : je t'apprends à te battre et comme ça on est quitte pour les cours que tu me donnes.

- Tu ne me dois rien Rori. Par contre si tu veux gagner ma reconnaissance arrête de me péter le bras.

Je le lâche en le poussant un peu plus que nécessaire et il s'écrase face contre terre en jurant. De mon côté je trouve la scène très drôle et je ne me gêne pas pour le montrer.

- Pourquoi tu ne veux pas apprendre à te battre ? je ne comprends pas. C'est quelque chose qui me semble essentiel quand on vie ici.

- Parce que je suis pas une grosse brute comme celles qui s'en sont prises à toi l'autre soir.

- Premièrement : je vais être sympa et ignorer que tu viens de m'assimiler à une grosse brute. Deuxièmement : Ces mecs là ne savent pas se battre, ils savent cogner dans le tas et rouler des mécaniques. Troisièmement : heureusement que je n'avais pas le même état d'esprit quand j'ai apprit à me battre parce que sinon j'aurai été incapable de me défendre contre ces grosses brutes, et vu l'efficacité de ton intervention on n'en serait pas sortit.

Nathanaël lève les mains en signe de reddition.

- On en reparlera, maintenant termine-moi ce parcours qu'on puisse aller manger.

Il ne sert à rien de continuer à discuter, il ne changera pas d'avis maintenant. Ce qu'il peut être têtu !

Quand nous redescendons dans le salon, Rowen a terminé de préparer le repas et Miki met la table. Je m'installe en essayant de ne pas trop faire la tête face à la bouillie informe qu'il nous sert. J'ai compris dès le premier repas avec eux que nous allions avoir un désaccord sur la nourriture. Nathanaël non plus ne sait pas cuisiner et en plus il a tendance à faire brûler ce qu'il prépare. Quant à Miki je crois qu'ils le trouvent trop petit pour s'approcher du feu et des couteaux. Rowen me dévisage sans aucune gêne, mais je ne me trahi pas et ne fait aucune grimace après avoir pris une première bouchée. C'est ce que j'ai fait le premier jour et il m'est aussitôt tombé dessus en me disant que si je n'aimais pas j'avais deux options ; ne rien manger ou faire la cuisine moi-même. Mon égo en a été un peu blessé, mais je n'ai rien répliqué, parce que moi non plus je ne sais pas cuisiné, et je n'ai jamais touché à une poêle de ma vie. Maintenant je regrette carrément de ne pas avoir regardé comment mon père s'y prenait pour préparer ses délicieux petits plats.

- Ça s'est bien passé ton entraînement Rori ? Me demande Miki de son adorable petite voix.

- Si on veut. Et j'ai proposé à Nathanaël de lui apprendre à se battre. Ce serait cool non ?

le royaume des elfes 2-AuroraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant