20 février - 17h43

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POV – Harry

« Alors ? Qu'en dites-vous ? » L'agente immobilière se tourne vers nous dans un grand sourire. Nous venons tout juste de visiter le millionième bien qu'elle possède, et nous regardons tous les deux Louis avec attention et espoir. Au point où nous en sommes, je prendrais un une pièce avec les toilettes dans l'évier si ça me permettait de revivre avec lui. La patience n'a jamais été une de mes vertus, il est vrai, mais là il la met d'autant plus à rude épreuve. Des mois que nous cherchons, des mois. Ses 26 ans ont eu le temps d'être célébrés tout comme mon propre anniversaire. Nous visitons, visitons et visitons encore, mais il y a toujours quelque chose qui ne lui convient pas. J'en suis venu à penser la semaine dernière qu'il fait peut-être marche arrière. Ma psy m'a conseillé de lui en parler et je compte bien le faire si cette visite n'est pas concluante. Elle est très classe cette maison. Elle se situe dans les rues chics de Manchester. Celles gardées par une sécurité à l'entrée du quartier privatisé. C'est une grande maison. Très grande, peut-être trop. Mais très classe. Que voudrait-il de plus ?

« Hm... » Il hausse les épaules dans une moue et les miennes retombent. Je connais cette moue. C'est un non, donc. Seigneur, ai pitié de moi. « Je suis désolé Norma, mais c'est juste. Trop... trop. Je ne sais pas. Qu'est-ce que tu en penses, toi ? Tu trouves que c'est notre style ? » Il se tourne vers moi et resserre les doigts de nos mains enlacées pour s'assurer de prendre mon avis en compte. Bien. Je jette un coup d'œil à l'entrée autour de nous. Un vrai coup d'oeil. Non. C'est froid. C'est immense. C'est pompeux. C'est l'opposé de nous. Il a tout à fait raison. Je ne me sentirais pas chez moi une seconde ici et mon impatience ne devrait pas prendre le pas sur ma logique. Je hais le reconnaître, mais ça ne convient simplement pas. Encore une fois.

« Non. Du tout. » Je grimace à mon tour, me rendant à l'évidence. Je vois l'air dépité de Norma. Je sais que nous l'avons tous les deux vu quand Lou et moi échangeons un regard complice mais désolé. Elle a sûrement dû se dire qu'un footballeur multimillionnaire et un artiste seraient des plus faciles à contenter. Grande erreur.

« Ce n'est rien. » Elle reprend son sourire professionnel en ouvrant la porte d'entrée. Plus j'y réfléchis, plus je la hais cette maison. C'est le contraire de ce qu'on veut Louis et moi, il a raison. Heureusement qu'il ne se précipite pas comme moi pour cette fois, mais d'autres maisons étaient très convenables. Je suis heureux qu'il cherche notre petit nid parfait, certes, mais force est à croire qu'il n'existe peut-être pas. « La prochaine sera la bonne ! » Elle s'enthousiasme alors que nous marchons vers l'extérieur. « J'en ai trouvé une qui pourrait convenir. » Ah ? « Elle n'est pas dans vos quartiers souhaités, malheureusement, mais je pense qu'elle vous plaira sincèrement et... » J'écoute avec intérêt mais Louis s'arrête soudainement. Presque brusquement. Je porte alors toute mon attention vers lui qui fixe quelque chose plus loin. Que se passe-t-il ? « Louis, Harry, tout va bien ? » Elle nous interpelle. Bonne question.

« Cette maison-là. » Louis pointe une villa, ni petite, ni énorme, avec un signe qui nous indique qu'elle est disponible dans l'agence que nous avons choisi. Nous devinons à peine derrière l'imposante barrière qui la cache une façade faite d'anciennes briques de pierres grises et beiges ainsi que de grande baies vitrées aux châssis noirs. « Elle est disponible ? »

« Oh eh bien oui, mais... » Norma tente mais se fait couper par la beauté extrême qui me tient la main.

« Peut-on la visiter ? Maintenant ? » Une décharge traverse ma colonne. Louis prenant les choses en main et étant si déterminé me fera toujours quelque chose. Encore plus à ce sujet. Reprendrais-je espoir ?

« Oui, oui. Tout à fait. Je dois avoir les clés. » Elle cherche, elle trouve, nous découvrons et c'est parfait. De l'allée au grenier. C'est parfait. Le style fermette de la façade se déploie devant nos yeux et se confirme à l'intérieur. Du bois, une gazinière façon ancien temps, un peu de velours et de jolies tapisseries, des matériaux nobles mais distingués et simples. Un jardin regorgeant de fleurs, une piscine familiale, une balancelle sur le perron arrière. Chambre parentale, dressing, feu ouvert, une grande entrée mais rien de tape à l'œil. Tout y est. Cette maison est la quintessence de Louis et moi. Un mélange de nos deux goûts et personnalités. Il y aurait des changements à faire ici et là mais...

You are the habit that I can't break - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant