12 septembre - 20h45

1.8K 115 181
                                    

POV - Louis 

Je cherche mon homme du regard. Il l'évite clairement, il est stressé. Très stressé, comme toujours depuis ma merveilleuse idée. On est tout doucement en train de sortir d'une très mauvaise passe. Très... très mauvaise passe. Un mois de prises de tête, de mauvais moments, de cris, de pleures, une crise d'Harry. Énorme cette crise. J'ai cru qu'on était au bord de la rupture plusieurs fois. J'ai réellement eu peur deux fois. Je crois qu'Harry et moi venons de traverser la plus grosse tempête de notre couple et on est clairement tous les deux à genoux. Mais on s'accroche. Au péril de notre vie et de notre bien-être mental, mais on s'accroche l'un à l'autre par amour. Il recommence à me dire qu'il m'aime uniquement depuis hier et ça me fait mal autant que ça me fait du bien. Il ne le disait plus et ça me tuait. Il ne disait en fait plus grand chose. Moi non plus. Quoi que je disais, une dispute démarrait alors je ne parlais plus.

Mon coming out n'a pas été difficile à vivre, il a été atroce. Je savais que le monde du foot était dur. Je savais qu'il était homophobe. Mais je ne le savais pas aussi impitoyable. J'ai eu du soutien des jeunes fans, certes, et je suis putain d'heureux d'avoir la jeune génération derrière moi. Mais les insultes venant d'autres joueurs ou de plus vieux supporters étaient virulentes. A la limite de la menace de mort. La limite a même été dépassée quelques fois. Et tout ça était surtout dirigé vers Harry. Ils le tenaient tous responsable. Selon eux, il m'a rendu gay. Il s'en est pris plein la gueule pendant des semaines. On est rentrés dans une spirale infernale ingérable. Les gars de mes deux équipes ont eu pour ordre de ne pas réagir à la polémique. James, Colin, Zayn et certains autres n'ont pas écouté. Mais c'était un grain de sable dans le désert. Moi j'encaissais, j'ai l'habitude de ce genre de connerie et ça me passe au-dessus. Harry a vécu bien pire et n'arrivait pas à y faire face. J'ai dû le protéger en lui collant deux gardes du corps au cul en permanence. Joni est toujours avec lui maintenant et il ne le quittera plus. H se faisait suivre dans la rue sans arrêt et des gens ont envahis sa galerie plusieurs fois. Les paparazzis aussi. Sur les réseaux c'était pire. Ils critiquaient son corps, son art, son style. Ils l'insultaient. Harry a découvert la célébrité par ses plus horribles aspects. C'était trop pour lui. Il était, est encore un peu, en insécurité permanente. Sa joie à l'idée de me tenir la main dans la rue ou sortir ensemble libres était devenue son angoisse. Il avait peur de se faire insulter ou agresser. Plus la mania autour de nous était grande, plus notre couple explosait. Et j'avais beau prendre la parole sur les réseaux, rien n'y faisait. 

Je m'attendais à une réaction forte, je ne suis pas con. Mais pas à un raz-de-marée de haine qui ne s'arrête pas. Je m'attendais à ce qu'ils m'attaquent moi, pas lui. Je n'aurais jamais imaginé ça. Comment tout ça pourrait être sa faute ? Pourquoi aimer quelqu'un est si mal ? Je ne comprends toujours pas.

Et je me sentais impuissant. Si impuissant et coupable. Tout était devenu hors de contrôle alors j'ai décidé de le reprendre. J'ai mis le plan en route. Il était tracé depuis que j'avais envoyé cette photo à ce gros con. Mais il est devenu de plus en plus important au fur et à mesure qu'Harry se détériorait. J'ai contacté la Fifa, Manchester United et les dirigeants de l'équipe nationale. Je me suis rendu dans ces grands bureaux qui me terrorisaient autrefois mais qui ne le font plus une seconde. Ils ont tous profité de ma peur quand j'étais un gamin qui rêvait de foot pro. Je suis un homme aujourd'hui, et le meilleur dans mon domaine. Le discours n'est plus le même. Les enjeux non plus. Je les ai confrontés, seul contre dix mecs coincés du cul en costards. Ils ne voulaient poliment pas me soutenir, ils ne voulaient pas prendre le risque. Je les ai menacés de partir s'ils ne me soutenaient pas. Je leur ai demandé de réfléchir à où ils perdaient le plus : s'ils me laissaient partir ou s'ils se bougeaient le cul et montraient un peu de putain d'ouverture d'esprit ? Je peux dire non à ma carrière pour Harry. Je peux dire non à l'argent pour Harry. Zayn m'a dit qu'il me donnerait la moitié de ce qu'il a même plus s'il le fallait. Ce qu'il y a de bien quand on n'a rien à perdre, c'est qu'on a plus peur de rien. Je n'en avais rien à faire du foot et des contrats dans ce bureau. Rien à foutre de mon image. Ils l'ont vu dans mes yeux. Ils se sont décidés : ils me soutiendraient.

You are the habit that I can't break - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant