MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)

CHAPITRE 22

ELIA

– Tiens, goûtes ça.

Adriana me tendait une petite serviette avec une espèce de mini tacos et une sauce rouge. Je l'acceptais avec plaisir. J'avais tellement faim. Je croquais dedans avant de lever les yeux. Tout le monde avait les yeux rivés sur moi alors que je mâchais ma nourriture, me demandant si j'avais de la sauce partout autour de la bouche.

– C'est super bon.

– Oui, tu ne dois pas avoir l'habitude de manger ça à Miami.

– Non, pas du tout.

Gus me tendait mon verre de vin et je le remerciais avant de le prendre. Il tendait ensuite un verre à sa cousine, puis nous trinquions ensemble. Un homme arrivait pour venir servir du Whisky aux trois frères qui ne levaient même pas les yeux pour le regarder.

– Le vin aussi est très bon. Dis-je en me léchant les lèvres.

– Je savais qu'il allait te plaire. Me disait Gus.

Je cognais doucement son genou avec le miens avant de sourire. Il me connaissait par cœur.

– Alors, tu as quitté ton travail pour te retrouver ici ? Me demandait Marco avant d'écraser sa cigarette dans le cendrier.

– J'ai pris quelques jours de congés.

– Tu ne comptes pas partir ?

– Pas pour l'instant. Je vais attendre de voir comment se passe les prochains jours.

Je n'avais pas besoin de me tourner vers Gus pour savoir qu'il me regardait.

– Tu n'as pas envie d'arrêter de travailler ?

– J'aime travailler. Et j'ai besoin de travailler.

– Besoin ? Je croyais que tu étais devenu millionnaire ?

Je fronçais les sourcils avant de me tourner vers Gus.

– Oui, ton mec m'a raconté pour le coup du Poker.

Je souriais, me rappelant cette merveilleuse soirée. Parfois, j'oubliais que j'avais autant d'argent sur mon compte en banque.

– Le coup du Poker ? Tu as gagné combien exactement ? Me demandait Ariana avant de s'essuyer la bouche.

– Deux millions, répondait Gus. Elle m'a doublée avec un Full.

– Oh, j'aurais tellement aimé être là quand il a vu qu'il avait perdu contre toi. Il croit toujours qu'il est imbattable. J'espère que ça t'a calmé.

– Crois-moi sur parole, ça ne m'avait pas du tout calmé, au contraire.

Je retenais un sourire alors qu'Adriana et Marco se mettaient à rire. Ils étaient vraiment gentils, en fait.

– Tu aimes le Poker ? Me demandait alors Enrique.

– Je n'ai pas eu l'occasion d'y jouer beaucoup, mais j'aime bien, oui.

Il hochait la tête avant de finir son verre cul sec. Ils ne parlaient pas beaucoup. Ils étaient beaucoup sur leur téléphone, sûrement occupé à gérer leurs affaires quelles qu'elles soient.

– Ta mère est à Miami ?

J'étais surprise par sa question. Les deux autres frères semblaient intéressés par ma réponse, puisqu'ils levaient la tête de leur téléphone.

– Oui.

– Et qu'est-ce qu'elle a dit quand elle a su que tu venais ici ?

– Elle n'était pas pour, mais quand je lui ai dit que dans tous les cas je viendrais, elle n'a pas insisté.