CHAPITRE 60

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ELIA

Le dessert était délicieux. Étant une grande fan de chocolat, je n'avais aucun mal à le terminer. Même si j'avais eu des vertiges tout à l'heure, j'allais beaucoup mieux maintenant. Je n'étais même plus fatiguée et j'avais encore faim. Je sentais le regard de Gus sur moi à chaque fois que je bougeais un peu trop vite. Il avait peur que je perde connaissance à table.

Je vérifiais l'heure sur mon téléphone. Il était minuit passé et tout le monde était encore là. Je regardais par hasard si ma mère ne m'avait pas laissé un message. Je n'arrivais pas à l'imaginer ici au milieu de la famille Gómez. Elle détestait cet endroit et elle allait faire un gros effort pour moi. J'espérais juste que ça allait bien se passer et qu'ils allaient l'accepter pour quelques jours.

Vers deux heures du matin, alors qu'on parlait avec Gus avec un homme et sa femme sur la terrasse, je voyais Adriana parler un peu plus loin avec Geovanni. Les deux semblaient très énervés et Adriana semblait même triste. Pendant que Gus était très concentré sur la conversation, je me retirais doucement du groupe pour aller fouiner.

- ... Non, ce n'est pas normal. Il ne devrait même plus venir ici. Comment ils peuvent le laisser s'approcher de toi ?

Je fronçais les sourcils, surprise d'entendre Geovanni parler comme ça. Quand je lui demandais de me tutoyer, il était complètement fermé, alors pourquoi parlait-il aussi aisément avec Adriana ?

Il croisait justement mon regard et se redressait, presque gêné. Je m'approchais davantage et Adriana se retournait. Elle baissait les yeux en me voyant arriver devant elle.

- Est-ce que tout va bien ?

Elle levait les yeux vers Geovanni qui attendait son autorisation pour me parler. Mais qu'est-ce qu'il se passait ?

- Oui, c'est juste que quelqu'un que je déteste est ici et a essayé de venir me parler. Heureusement que Geovanni était là.

- Qui ?

J'étais beaucoup trop curieuse, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Elle semblait vraiment apeurée.

- Il s'appelle Maynor. Il y a quelques années, il s'est passé quelques trucs entre nous, et j'ai décidé de couper les ponts avec lui quand il a commencé à être violent et à faire des choses... pas très nettes.

Je retenais ma respiration. Merde, voilà pourquoi Gus ne voulait pas que je m'approche de lui. Pourquoi l'avait-il invité alors ? J'avalais difficilement ma salive.

- Je suis désolé pour toi Adriana.

- Ne t'en fais pas, c'est du passé. Mais, maintenant, dès qu'il s'approche de moi, je suis comme tétanisée. Il me dégoûte et j'ai peur de lui. C'est un malade.

Je me tournais pour le chercher du regard. Il n'était pas sur la terrasse. En fait, il était même peut-être déjà parti. Les gens commençaient à rentrer et il y avait beaucoup moins de monde que tout à l'heure.

- Je vais rentrer.

- Je pense qu'on ne va pas tarder aussi. Dis-je en posant une main sur son épaule pour tenter de la rassurer.

Je voyais des larmes aux bords de ses yeux et elle tremblait. Pourquoi elle réagissait comme ça maintenant alors qu'il était là depuis le début du repas ?

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant