MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)

CHAPITRE 70

ELIA

Sept heures dix, voilà l'heure à laquelle je me levais pour le grand jour J. Après n'avoir pas beaucoup dormi et en plus seul parce que Gus voulait respecter les traditions, je désactivais mon réveil programmé à huit heures trente pour m'asseoir dans le lit.

Je ne savais pas pourquoi Gus avait tenu à dormir seul tout en me rappelant hier soir qu'il ne souhaitait pas me croiser de la matinée car on avait déjà largement enfreint les attentes d'un mariage. Non seulement je n'étais plus vierge depuis longtemps, mais en plus, j'étais enceinte.

Je saisissais mon portable, ouvrant de grands yeux en voyant la montagne de messages qui me sautaient déjà aux yeux. Je n'avais pas la force de répondre pour l'instant, il fallait que j'aille manger un morceau pour ne pas tomber dans les pommes à la cérémonie qui démarrait à onze heures trente.

Je sortais du lit, passant par les toilettes avant de m'arrêter devant le miroir pour me laver les mains. Je n'avais pas si mauvaise mine, même si j'étais un peu pâle. Fort heureusement aussi, je n'avais pas de nausée ce matin. Est-ce que cela annonçait le début d'une bonne journée ? Oui, je commençais à le penser.

J'entrais dans le dressing, prenant un short noir pour l'enfiler sous le T-shirt trop long de Gus. Je ne pouvais m'empêcher de grimacer en me voyant dans le grand miroir à côté de la porte. Mon ventre grossissait de jour en jour, et même si j'avais réessayé ma robe pas plus tard qu'hier soir, j'avais peur d'être trop serrée dedans. Mais bon, je ne pouvais pas me plaindre, rien ne grossissait à part mon ventre et mes seins.

Quand je descendais doucement les escaliers, je faisais tout mon possible pour me concentrer sur les voix que j'entendais dans la cuisine. Est-ce que Gus était réveillé ? Même s'il ne souhaitait pas me voir avant la cérémonie, je rêvais de le croiser juste une minute pour lui dire bonjour. Il m'avait vraiment manqué cette nuit.

- Stop, tu vas finir par gâcher la surprise. J'entendais alors que j'arrivais bientôt en bas des escaliers.

Est-ce que c'était Adriana que j'entendais ? Je descendais les dernières marches et manquais de me décrocher la mâchoire en découvrant Savannah à l'entrée, avec des valises. Est-ce que j'étais en train de rêver ?

- Savannah ?

- Merde. Disait Adriana avant de se laisser tomber contre le mur.

- Salut Elia !

Savannah s'approchait de moi, tout sourire, avant de tendre les bras dans ma direction. J'étais tellement contente de la voir que je sentais presque les larmes me monter aux yeux.

- Je suis tellement contente d'être là. Je peux enfin te féliciter en personne.

Elle enroulait ses bras autour de mon cou avant de me serrer contre elle. Par-dessus son épaule, je pouvais voir le sourire fier d'Adriana.

- Je suis trop contente de te voir ici, mais, comment tu... je commençais alors qu'elle reculait pour me regarder.

- J'ai reçu un coup de téléphone de ton futur mari cette semaine. Comme je ne travaillais pas ce week-end, j'ai accepté avec grand plaisir. Cette maison est à couper le souffle. Je dois avouer que ces gardes me font un peu flipper, mais, au moins je suis en sécurité apparemment.

Je ne pouvais m'empêcher de rire. J'étais vraiment contente qu'elle soit là, même si je ne savais pas combien de temps elle allait rester. Je partais dès cette nuit pour la Thaïlande, pour notre lune de miel.

- Oui, et désolé pour Chelsea et Sydney, elles ne peuvent pas venir, et ton amie Cassidy...

- ... est enceinte jusqu'au cou et ne peux pas faire de long vol et supporter cette chaleur debout toute la journée, ne t'inquiète pas, je sais. C'est déjà génial d'avoir maintenant deux demoiselles d'honneur. Je répondais, tout sourire.