MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)

CHAPITRE 49

AUGUSTINO

J'entendais une vibration qui me sortait du sommeil. J'ouvrais les yeux avant de me jeter sur mon portable, manquant de réveiller Elia au passage. C'était mon père. Je me tournais pour m'assurer qu'elle dormait toujours avant de décrocher. J'attendais d'être dans le couloir pour parler.

– Tu as du nouveau ?

– Oui. On s'est rendu chez la femme de Dario Murillo. Elle n'a rien voulu nous dire. En fouillant un peu, il semblerait qu'il connaisse bien Hector Herrera.

– Putain.

Je sortais sur la terrasse avant de soupirer.

– Tu crois qu'ils ont mis sa tête à prix ? Je lui demandais, redoutant sa réponse.

– C'est très probable. Mais ce que je ne comprends pas, c'est comment ils ont réussi à entrer en Floride, et pourquoi ils n'étaient que trois. Si c'était une mise en garde, alors pourquoi ils n'avaient aucune information sur eux et pourquoi prendre un tel risque ?

– Ils pensaient peut-être qu'Elia allait être seul. Ils voulaient peut-être l'enlever...

– Je n'en sais pas plus pour l'instant. Mais si nous devenons une cible, nous devons assurer nos arrières.

– Ils ont essayé de s'en prendre à Elia, alors ils savent parfaitement ce qu'ils font. Quelqu'un a dû leur dire que je la fréquentais, sinon, comment auraient-ils pu savoir qu'elle rentrerait à Miami et que je ne serais pas là ?

– On était en Colombie. Ce n'est pas un hasard.

J'avançais jusqu'aux canapés de jardin avant de me laisser tomber lourdement dessus.

– Quand est-ce que vous rentrez ?

– Elia termine le travail mercredi. On rentrera juste après.

– Très bien. Je vais contacter les Torres. Ils ont peut-être d'autres informations et qui sait, ils n'ont peut-être pas été épargné non plus.

– Oui, tiens moi au courant. Et du côté des deux autres, tu n'as pas eu plus d'infos ?

– Non. Ils vivaient seuls. J'ai mis Manav et Caden sur le coup. On trouvera forcément d'autres infos. En attendant, il faut qu'on fasse attention à nos arrières. Heureusement que vous rentrez mercredi.

– Oui, et il y a un autre problème, maintenant...

– Quel autre problème ?

Je retenais ma respiration avant de secouer la tête. S'ils voulaient vraiment s'en prendre à Elia pour m'atteindre, alors ils allaient être ravis d'apprendre qu'elle était enceinte.

– C'est loin d'être un problème pour moi, mais ça risque de l'être si les sangre fresca (Les Sangs Froids, en espagnol) l'apprennent.

– Quel problème Augustin' ?

– Elia est enceinte. Elle vient de l'apprendre.

Je l'entendais prendre une grande inspiration et je fermais les yeux. Je ne savais pas du tout ce qu'il allait dire, et j'avouais que ça me faisait bizarre de lui annoncer ça.

– Effectivement, ça risque de compliquer les choses. Mais, félicitations mon fils, je ne m'attendais pas du tout à ça.

Un sourire nerveux se dessinait sur mes lèvres. Une émotion étrange me traversait le corps. Plus je le disais et plus ça rendait tout ça encore plus réel.

– Merci papa.

– Ce n'était pas voulu ?

– Au départ, non. Elle me l'a annoncé hier soir. C'est assez soudain, ça ne tombe pas au bon moment et je ne suis clairement pas prêt à accueillir un bébé, mais je vais essayer malgré tout. Je vais avoir vingt-sept ans et je sais que j'ai trouvé la femme de ma vie. Je veux avoir des enfants avec elle.