CHAPITRE 68

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AUGUSTINO

- Qui t'a donné ça ? Me demandait-elle en reposant la photo sur mon bureau.

Cette fois, ses larmes coulaient sur ses joues. Je détournais une seconde les yeux, ne supportant pas de la voir dans cet état. Voilà pourquoi j'avais cherché à lui cacher ça depuis samedi. On ignorait qui avait envoyé cette photo et je n'avais pas envie de l'inquiéter. Depuis qu'elle avait été déposée dans notre boîte aux lettres, j'étais une boule de nerfs. J'avais vraiment peur qu'il lui arrive quelque chose, même si personne n'avait jamais osé attaquer notre maison jusque-là.

- On ne sait pas. On essaye de le découvrir.

Elle déglutissait, toujours en évitant mon regard et je m'approchais d'elle. Elle reculait d'un pas et je serrais les dents. Je savais qu'elle allait m'en vouloir, mais il fallait que je la rassure.

- Il ne t'arrivera rien, je te le promets.

- Alors quoi, quelqu'un cherche à me tuer ?

- Oui, mais il ne t'arrivera rien. Je répétais.

Elle prenait une grande inspiration, chassant ses larmes avec le dos de sa main. La voir dans cet état me brisait le cœur, mais je ne pouvais rien faire. Si quelqu'un essayait de lui faire du mal, c'était avant tout de ma faute, même si j'ignorais qui c'était.

- Et pour le mariage ? Me disait-elle.

- On ne change rien.

- On va vraiment se marier dans ces conditions ?

Elle relevait enfin les yeux vers moi, et voir toutes les larmes qui restaient bloquées dans ses yeux me rendait fou. Je ne supportais vraiment pas de la voir souffrir. J'aimerais lui offrir une meilleure vie, mais je ne pouvais pas abandonner ma famille.

- Ce n'est qu'une menace.

- Qu'une menace ? Une menace de mort, plutôt. Tu sais très bien que déjà à Miami, j'ai failli mourir pour je ne sais quelle raison et sans savoir qui avait tenté de me tirer dessus. Je ne veux pas revivre la même chose, surtout maintenant.

Elle me montrait son ventre avant de se détourner une courte seconde. Elle tremblait, et même si je rêvais de la prendre dans mes bras, je n'en faisais rien. Il fallait qu'elle déballe son sac pour se sentir mieux après.

- Comme me disais ma mère, ce sont bien les femmes qui sont les premières à payer quand les conflits éclatent.

- Quoi ?

- Elle m'a parlé de ta mère.

Je retenais ma respiration. Parler de ma mère était un sujet très sensible, pour moi. Dès qu'on me parlait d'elle, je ne pouvais m'empêcher de m'énerver, et savoir que c'était Marina qui lui avait parlé de ça m'agaçait encore plus.

- Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

- Que ta mère a eu un accident, et que les Torres sont peut-être impliqués.

- Est-ce qu'elle est au courant de quelque chose ? Je lui demandais d'une voix dure.

- Quoi ? Non, je crois qu'elle en sait autant que toi.

Je soupirais avant de serrer les poings de toutes mes forces. Et si Marina savait vraiment que les Torres sont impliqués dans son accident ? Il fallait que je lui parle maintenant pour savoir.

Déterminé, je marchais rapidement jusqu'à la porte de mon bureau.

- Gus, où tu vas ?

J'ignorais la question d'Elia et sortais dans le couloir, allant dans la cuisine pour crier le nom de Marina. Elle devait être dans sa chambre. Je traversais le salon pour remonter le couloir et l'appelais à travers sa porte, ignorant Elia qui m'appelait depuis la cuisine.

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant