MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)

CHAPITRE 51

ELIA

Je suivais Gus jusqu'à sa chambre. Il restait silencieux et ça m'irritait. Je n'aimais pas quand il était de mauvaise humeur, mais j'étais contente qu'il commence à m'intégrer de plus en plus dans la famille. Même si ce qu'ils faisaient tous me faisait froid dans le dos, je préférais fermer les yeux. J'aimais tellement Gus que jamais je ne pourrais me résoudre à le quitter. Après tout, il faisait ça depuis toujours.

– Qu'est-ce que tu veux faire ? Je lui demandais avant de m'allonger sur le lit.

– Attends, mon père m'a laissé un message.

Il prenait son téléphone avant de le porter à son oreille. Il fronçait les sourcils, puis fermait les yeux. Il regardait son écran avant de soupirer. Je savais déjà qu'il allait devoir m'abandonner pour le restant de l'après-midi. Il me décevait déjà alors qu'il n'avait pas encore parlé.

– Je suis désolé, je vais devoir rejoindre mon père en ville.

Je fermais les yeux avant de soupirer lentement.

– D'accord. Dis-je avant de me redresser. Tu en as pour longtemps ?

– Je ne sais pas. C'est une réunion de dernière minute. J'en aurais au moins pour deux heures.

Il posait son téléphone sur le drap avant de contourner le lit pour me rejoindre.

– Je vais faire quoi, moi, en attendant ? Dis-je pour le faire culpabiliser.

– Tu peux te baigner si tu veux. Tu peux rester avec Adriana.

– Oui, je vais voir. Dis-je en baissant les yeux.

Je me rappelais tout à coup que l'anniversaire de Gus était demain. Je ne lui avais rien acheté encore. Peut-être que c'était l'occasion pour me rendre en ville ?

– Aller, file, on se voit tout à l'heure.

Il me tendait la main pour m'aider à me lever et je la prenais, me relevant avec la force de son bras. Il me plaquait contre son torse avant de m'embrasser tendrement, faisant courir de délicieux frissons sur ma peau.

– Désolé, je reviens vite.

– D'accord.

Il partait dans le dressing pour se changer et ressortait quelques secondes plus tard avec son costume. Il allait dans la salle de bain pour se regarder dans le miroir, passait une main dans ses cheveux légèrement bouclés avant de revenir dans la chambre. J'étais triste qu'il parte. Je voudrais passer chaque seconde de ma vie avec lui.

– À tout à l'heure.

– À tout à l'heure. Je répétais.

Il partait dans le couloir et quand la porte claquait derrière lui, je me laissais tomber sur le lit pour prendre mon portable. Je trouvais le numéro d'Adriana, puis l'appelais. C'était ridicule de le faire alors qu'elle était dans la maison, mais je ne savais pas où la chercher. Elle répondait à la troisième sonnerie.

– Elia, il y a un problème ?

– Non, excuse-moi. Tu fais quoi là, maintenant ?

– Là, maintenant, tout de suite ?

– Oui ?

– Pas grand-chose, pourquoi ?

– Est-ce que tu voudrais m'accompagner en ville pour que je cherche un cadeau à offrir à Gus ?