CHAPITRE 73

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ELIA

- C'est bon, tu as tout ? Me demandait ma mère alors qu'on descendait dans la cuisine.

- Je crois, oui.

Elle se levait de son tabouret pour venir vers moi. Enrique, Arturo, Andrés, Marco et Julio étaient assis autour de l'îlot central. Ils buvaient du café. En nous voyant approcher, ils se levaient pour nous dire au revoir.

- Bon, moi, je repars demain matin, est-ce que ça va aller ?

- Bien sûr que oui.

- Je ne me fais pas de soucis pour ça. J'espère juste te revoir vite.

Elle me prenait dans ses bras et je croisais le regard d'Enrique par-dessus l'épaule de ma mère.

- Aller, il est déjà vingt-trois heures, partez vite.

On prenait le temps de dire au revoir avant de sortir sur la terrasse. Trois agents tiraient nos valises devant nous pour les emmener dans la voiture. Deux grosses valises pour chacun de nous.

- On y va ? Me disait Gus en passant une main derrière mon dos.

- Oui.

Ma mère venait me serrer une dernière fois dans ses bras avant de me chuchoter une nouvelle fois de faire attention à moi.

On rejoignait la voiture, et je ne pouvais m'empêcher de lever les yeux au ciel en voyant les deux autres voitures qui allaient nous suivre. J'avais hâte d'être loin d'ici. J'allais enfin pouvoir respirer sans avoir peur de me faire tuer.

- Ça ne dérange pas trop ton père que tu partes deux semaines ?

- Au contraire, il veut que je m'éloigne un peu de la ville quelque temps. Me disait-il alors que la voiture s'engageait sur la route.

- Pourquoi ?

- Tu sais pourquoi.

- C'est à cause de la photo ?

- Oui, au moins, on sera assez loin pour être tranquille.

Il posait son coude contre la vitre de la voiture avant de passer sa main dans ses cheveux épais.

- Tu as eu des nouvelles par rapport à ça ?

- La réponse est toujours non. Rien de suspect depuis qu'on l'a reçu. Je suis déjà content que le mariage se soit bien déroulé.

- Oui, moi aussi. C'était une bonne journée.

Il tournait la tête vers moi pour me sourire, tapant la place à côté de lui pour que je le rejoigne. Je me détachais, passant sur la place du milieu pour me fondre dans ses bras. Dans moins de dix minutes, on allait arriver à l'aéroport.

- Est-ce que tu as déjà prévu un programme pour ces quinze jours ?

- Oui, j'ai plusieurs idées en tête. Tu verras, les trois villas que j'ai choisis son magnifique. Elles donnent directement sur les plus belles plages.

Je souriais contre sa veste qui me chatouillait la joue. Je pourrais m'endormir maintenant, si je le voulais.

- Tous ces agents vont nous suivre en Thaïlande ? Je demandais, redoutant la réponse.

- Oui. Malgré la distance qui nous sépare d'ici, j'ai besoin d'être sûr qu'on est en sécurité. Ils seront le plus invisible possible, ne t'inquiète pas.

Cela ne me surprenait même pas. Ce n'était ni Geovanni, ni Leonardo qui conduisait.

- J'aimerais tellement que tu sois normal, parfois.

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant