MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)

CHAPITRE 61

ELIA

Je me réveillais doucement en m'étirant des pieds à la tête. J'étais vraiment fatiguée. Je plissais les yeux pour me préparer à recevoir la lumière en pleine face, mais la chambre était plongée dans l'obscurité. Mon cœur se serrait quand je découvrais que le lit était vide à côté de moi. Gus n'était pas là. Je me tournais pour voir s'il n'avait pas laissé un mot sur ma table de nuit, mais rien. Aucun message non plus sur mon téléphone. Il était déjà onze heures et je ne savais pas du tout où il était parti.

Je soupirais bruyamment avant de me lever, passant une main sur mon ventre en grimaçant. J'avais un peu la nausée, et je priais intérieurement pour ne pas finir la tête dans les toilettes pour refouler mon repas d'hier soir.

Après la douche, je descendais manger quelque chose à la cuisine. Je trouvais des fruits sur la table et choisissais une pomme et une banane. La maison était affreusement calme, et c'était encore plus déprimant.

- Salut Elia.

Je sursautais avant de me retourner, découvrant Adriana dans un short de sport noir et un top court blanc. Elle passait devant moi avant d'ouvrir le frigo.

- Tu as bien dormi ?

- Oui très bien et toi, comment tu vas ?

- Ça va.

Elle semblait parfaitement normale, comme si rien ne s'était passé hier soir. Je me rappelais tout à coup l'avoir vu avec Geovanni. Est-ce que je prenais le risque de lui en parler ?

- Tiens, regarde.

Elle refermait le frigo avant d'en ressortir avec une petite bouteille de jus d'orange et son téléphone pointé vers moi. J'ouvrais de grands yeux en découvrant la photo de Gus et moi et le gros titre au-dessus. La presse avait annoncé notre mariage dans les médias. Les battements de mon cœur commençaient à accélérer. Tout le monde était déjà au courant ? Je fronçais les sourcils avant de fermer les yeux. J'allais vomir.

Je partais en courant dans le couloir du premier pour aller dans les toilettes les plus près. J'ouvrais la porte d'un coup sec avant de m'agenouiller dans ces immenses toilettes pour vomir.

- Merde, Elia, je suis désolé. Tu veux que j'appelle un médecin ? J'entendais Adriana derrière moi.

Je m'essuyais la bouche avec du papier toilette avant de tirer la chasse et de me relever. Je tremblais comme une feuille, mais vomir m'avait fait du bien.

- Non, ne t'inquiète pas. C'est normal de vomir quand on est enceinte.

Elle souriait doucement avant de croiser les bras sous sa poitrine.

- Pourquoi tu as l'air complètement paniquée ?

- Parce que maintenant que le mariage est dévoilé au grand jour, j'ai peur...

Je baissais les yeux avant de mordre ma lèvre inférieure. J'avais peur de revivre la même chose qu'à Miami, quand ces hommes sont entrés dans la maison pour tenter de me tuer. Jamais je ne voudrais ressentir la peur paralysante que j'avais ressentie cette nuit-là. Mais en épousant Gus, je prenais ce risque.

- Tu as peur de quoi ?

- Qu'il m'arrive quelque chose...

- Ce n'est pas parce que tu vas te marier avec mon cousin qu'il va t'arriver quelque chose. Tu prenais déjà ce risque avant en étant avec nous. Maintenant, vous allez avoir aussi un enfant et les choses vont encore changer.

J'avalais difficilement ma salive avant de hausser les épaules.

- Je sais. J'espère juste qu'on arrivera à vivre normalement.