AUGUSTINO
Leonardo démarrait la voiture et je tournais la tête vers Elia, qui secouait nerveusement sa jambe droite. Elle regardait par la fenêtre, et j'en profitais pour regarder son cou si délicat. J'avais arrêté de réfléchir depuis le moment où j'avais entendu qu'elle voulait rester habiter ici avec moi. Ça m'a tellement libéré d'un poids et fait plaisir que j'avais été à deux doigts de lui demander de devenir ma femme. Je n'avais jamais pensé à ça auparavant mais après tout, c'était la première fois que j'étais en couple et ça ne faisait que deux mois et demi qu'on était ensemble.
Quand on arrivait en ville, je commençais à être moins serein. On s'était peut-être expliqué avec Gustavo hier et il avait peut-être compris qu'Elia n'était pas ici pour une quelconque vengeance, je souhaitais rester prudent. Ils souhaitaient la rencontrer et même si j'avais dit qu'il en était hors de question, ce n'était pas exclu qu'on finisse par les croiser un jour. Pour rien au monde je voudrais qu'elle finisse par se rapprocher de sa famille.
– Les rues sont très animées.
Je relevais la tête pour la regarder. Elle observait les gens sur les trottoirs par la fenêtre. Ses cheveux lisses descendaient sur ses épaules découvertes.
– La ville est toujours très animée.
– Ah oui ? J'adore voir autant de vie quand je sors.
Je me demandais comment elle allait réagir face aux regards des gens. A chaque fois que j'entrais quelque part, les gens ne pouvaient pas s'empêcher de paniquer ou de fuir.
Leonardo se garait le long du trottoir avant de descendre pour ouvrir la portière d'Elia. Je sortais à mon tour, attendant qu'elle contourne la voiture pour poser une main dans son dos. J'inspectais les environs, sur mes gardes. La deuxième voiture s'arrêtait derrière la nôtre et je faisais un signe de tête à Geovanni qui acquiesçait.
– Ils vont rester là pendant tout le repas ?
– Oui. Ce restaurant est à moi mais je ne suis jamais assez prudent.
Elle levait les yeux au ciel avant de prendre mon bras. On entrait à l'intérieur. Mariani venait nous saluer à l'entrée.
– Bonsoir Monsieur Gómez, je suis ravi de vous voir. Bonjour Madame.
– Bonsoi...
– Une table pour deux. Je coupais Elia.
Sa main se resserrait sur mon bras.
– Bien sûr, la table habituelle, suivez-moi.
On montait à l'étage avant de marcher jusqu'au fond de la salle. Notre coin en retrait était comme d'habitude, parfaitement préparé. Je m'asseyais en face d'Elia, qui semblait très mal à l'aise.
– Tout va bien ? Je lui demandais quand Mariani partait.
– Oui. Me disait-elle, les joues légèrement rouge.
– Dis-moi.
– C'est juste que... que je n'aime pas comme tu réponds aux gens. Ils sont polis et accueillant et toi... toi tu es...
– Froid et malpoli ? Je complétais, irrité.
– Oui. Me disait-elle en haussant les épaules.
Je retenais un soupir. C'était dur de se contrôler quand quelqu'un me faisait des réflexions. Mais bon, c'était Elia, et je savais qu'au fond, elle avait raison.
– Ils ont l'habitude.
Elle ne répondait rien. Elle regardait plutôt la décoration de notre espace isolé. Je n'avais pas choisi cet endroit par hasard. C'était l'un de mes restos les plus éloignés du centre de la ville et le resto où je risquais le moins d'être vu avec elle.
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MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)
RomanceTOME 2 Elia ne pensait pas pouvoir tomber aussi bas un jour. Après avoir quitté son amour de jeunesse, elle pensait avoir rencontré l'amour de sa vie. Elle savait que quelque chose se cachait derrière cette relation, mais elle ne pensait pas que cel...