CHAPITRE 6

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ELIA

L'hôtel que m'a réservé Marissa est des plus confortables. À seulement dix minutes du travail, je vais pouvoir m'y rendre à pied tous les jours. Le lit double est très grand et j'ai même un miroir au-dessus de mon lit. Bon, il ne va pas me servir, mais j'apprécie cette nouveauté. La douche italienne est aussi très tentante. D'ailleurs, c'est la première chose que j'ai testée en arrivant dans ma chambre, il y a maintenant une heure. Le repas que j'ai pris aussi m'a requinqué et je ne me sens même plus fatiguée. De ma fenêtre, je peux voir les bars dans la rue d'en face. Les enseignes sont toutes éclairées. Peut-être que je devrais envoyer un message à ma « nouvelle amie » pour savoir si elle veut sortir un soir dans la semaine ?

Je me laisse tomber dans mon lit géant avant de saisir la télécommande sur ma table de nuit. Je zappe les chaînes pour trouver un programme intéressant, mais après dix bonnes minutes à appuyer sur le même bouton, je décide de mettre la chaîne qui diffuse les musiques du moment. Je ne suis plus du tout à la page. Gus m'a fait mettre ma vie entre parenthèses pendant un moment pour au final partir comme s'il n'avait jamais existé. Je lui en veux de toutes les façons possibles. Je me surprends même à l'imaginer assis dans mon lit à côté de moi, en train de me fixer avec son costume à cinq mille dollars. Rien qu'en imaginant ses yeux sombres me bouffer du regard, je sens une vague de chaleur remonter entre mes cuisses.

Je saisis un oreiller avant de m'étouffer avec. Comment je peux encore penser à ça alors qu'il s'est foutu de moi, qu'il m'a humilié et salie comme personne ne l'a jamais fait avant ? Il ne mérite pas que je pense autant à lui, mais je ne peux pas m'en empêcher. Depuis qu'il m'a quitté, je ne rêve que d'une seule chose : le voir apparaître sans que je ne m'y attende pour qu'il me dise que tout ce qu'il m'a dit chez moi lundi est faux.

Mon portable vibre sur la table de nuit noire et je saisis mon portable. C'est un message de Cassidy.

PROFITE BIEN D’ÊTRE LOIN DE MIAMI POUR TE VIDER LA TÊTE ET REVENIR EN FORME.

Je souris avant de lui répondre. Si elle savait comme je compte vraiment sur ce séjour pour me vider la tête. Et pour ça, je vais utiliser toutes les manières possibles pour essayer d'oublier l'homme qui a brisé mon cœur en mille morceaux.


***

Je ne me rappelais pas que le siège était si lumineux. Tout le bâtiment est en verre, et le site occupe la majeure partie de ce gratte-ciel. L'entrée est encore plus immense que la nôtre à Miami et le carrelage encore plus blanc et brillant. Les trois standardistes ne lèvent même pas la tête quand je passe devant l'immense comptoir, trop occupées à répondre au téléphone. Je monte seule dans l'ascenseur qui peut accueillir au moins une dizaine de personnes. Ici, tout est plus grand, et plus je monte les étages, plus mon excitation grimpe en flèche. Je ne me suis pas senti d'aussi bonne humeur depuis plus d'une semaine. C'est vraiment rassurant de voir que je peux ressentir de la joie alors que ma « rupture » ne date que de quelques jours.

- Bonjour.

Je frappe au bureau de l'accueil et une vieille dame aux cheveux noirs relève le nez avant de plisser les yeux.

- Je suis Elia Williams, la remplaçante temporaire de Brenda.

- Oh, Elia, nous ne nous sommes jamais rencontrées, elle me dit avec un grand sourire. Enchanté, je suis Carmela, l'assistante de direction de Monsieur Pearce. Vous voulez que je prévienne Jerry ou vous connaissez le chemin ?

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant