CHAPITRE 25

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AUGUSTINO

Je sortais de l'hôtel Moreno's à dix-neuf heures. Je n'avais pas prévu de sortir aussi tard, Ricardo nous avait retenus. Je faisais un signe à Léonardo qui se garait devant moi. Mon père et Andrés parlaient toujours avec lui dans le hall, et je commençais à m'impatienter. C'était une perte de temps de venir ici aujourd'hui.

– Qu'est-ce que tu fais ce soir ?

Je tournais la tête vers Marco qui mettait une clope entre ses lèvres avant de l'allumer.

– Rien de spécial. Je répondais avant de sortir mon portable.

– Aller, viens on sort.

– Non, pas ce soir.

– Tu vas me dire ça tous les jours ?

Je soupirais, décidant de l'ignorer et de ne pas répondre pour ne pas qu'il me pousse à bout.

– Tu sais aussi bien que moi qu'ils savent sûrement qu'elle est déjà là.

– Je sais, mais je préfère éviter la confrontation.

– Et alors quoi ? Si elle décide de rester ici, elle va bien finir par les croiser.

– Je sais.

– Alors, arrête de t'inquiéter pour ça. Elle sera une cible dans tous les cas.

Je le fusillais du regard avant de soupirer. Pourquoi il avait fallu que je tombe amoureux d'une Torres ? J'étais complètement dans le flou à cause de ça. J'avais l'impression de perdre le contrôle et que quelque chose était prêt à nous exploser à la gueule à tout moment.

– Je crois qu'elle est assez grande pour prendre ses décisions seule.

– Elle ne sait pas le risque qu'elle prend en étant ici.

– Elle sait déjà qu'elle en court un en étant avec nous. Regarde tous les gens qui changent de trottoir pour ne pas nous croiser. Me disait-il en ouvrant les bras.

Je regardais autour de moi. Personne ne nous disait jamais bonjour, sauf quand on les regardait dans les yeux. La plupart du temps, les habitants évitaient de croiser notre chemin.

– Aller, on rentre.

Je tournais la tête. Mon père et Andrés arrivaient enfin et je montais dans la voiture. J'étais trop tendu pour rester en ville ce soir. Je préférais retrouver Elia pour qu'elle réussisse à me calmer.

– Vous retournez au Java, ce soir ?

– Non, pas ce soir. Me répondait mon père.

– Et vous, vous faites quoi ce soir ? Nous demandait Andrés.

– Tu ne vas pas au Paza ce soir ? Me demandait mon père.

– Non, j'irais la semaine prochaine, ou ce week-end.

– Moi je sors. Seul, puisque Augustin' m'abandonne.

Je lui donnais un coup bien placé sur le genou avant de me tourner vers la vitre.

– Il ne s'intéresse plus aux mêmes choses que toi, maintenant. Disait Andrés en souriant.

– C'est-à-dire ? Dis-je en fronçant les sourcils, irrité.

– Que tu as quelqu'un d'autre qui t'occupe l'esprit, maintenant.

– Et pas que l'esprit. Rajoutait Marco.

Je lui envoyais un regard noir tout en me retenant de lui envoyer mon coude dans la gueule. Andrés et mon père se mettait à rire, ce qui m'énervait davantage.

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant