MONSIEUR GÓMEZ (TOME 2)

CHAPITRE 36

ELIA

La porte du bar se refermait derrière Gus et je restais assise comme une conne, alors que j'avais l'étrange sensation qu'il se passait quelque chose de grave. Je me levais avant de m'arrêter net. Il m'avait demandé de rester ici, mais c'était probablement encore pour m'écarter de quelque chose, non ? Mon cœur battait beaucoup trop vite, et je n'arrivais pas à réfléchir. Est-ce que je pouvais m'approcher de la porte pour savoir ce qu'il se passait ? Et s'il rentrait en me laissant ici toute seule ? Non, il ne ferait pas ça.

Juste au moment où je commençais à faire un pas sur le côté, j'entendais la porte du bar s'ouvrir. Je me tournais, découvrant Geovanni s'approcher de moi d'un pas rapide.

– Geovanni, qu'est-ce qui se passe ?

– Rien du tout Madame, Monsieur Gómez a quelques petits trucs à régler. Ça ne prendra pas longtemps.

– Quelques petits trucs à régler ? Qu'est-ce que vous ne me dites pas ?

– Rien qui vous concerne.

Je relevais un sourcil, peu convaincue. Est-ce qu'il était en train de se foutre de moi ? Le stress laissait maintenant place à la colère.

– Geovanni, dites-moi ce qu'il se passe ou je vais chercher Augustino moi-même.

– Je vous conseille juste d'attendre qu'il revienne.

– Qu'il revienne ? Où est-il partit ?

– Pas très loin, ne vous inquiétez pas.

Je soupirais bruyamment avant de serrer les dents. Je faisais un pas sur le côté et Geovanni faisait un bon en avant pour m'attraper le bras.

– Qu'est-ce que vous faites ? Je lui demandais avant de le repousser.

– Où allez-vous ?

– Je n'ai pas le droit d'aller aux toilettes ?

– Oh, si...

Je passais devant lui avant de rentrer dans les toilettes situés à quelques pas de notre table. En refermant la porte derrière moi, je croisais le regard intrigué de mon chaperon.

Je faisais pipi avant de sortir me laver les mains. Les battements de mon cœur ne ralentissaient pas et j'avais toujours cette étrange impression que Gus me cachait quelque chose. Et s'il était en danger ? Il semblait vraiment préoccupé en se levant de son fauteuil.

Je sortais des toilettes avant de rejoindre Geovanni d'un pas décidé. Il se mettait en plein milieu du chemin en me voyant passé devant la table où j'avais abandonné mon petit sac à main.

– Geovanni, je vais juste aller prendre l'air.

– Alors je peux vous conduire à la terrasse du dessus.

Je rigolais nerveusement avant de reculer d'un pas.

– Geovanni, s'il vous plaît, je voudrais juste sortir.

– Alors montons.

Je fronçais les sourcils avant de pencher la tête sur le côté. Pourquoi il ne voulait pas que je sorte ? Est-ce que Gus était juste devant ? Est-ce qu'il était en train de se passer quelque chose de grave ? J'avais un coup de chaud qui me donnait presque le tournis. Il fallait que je le voie, et tout de suite.

Je faisais un pas sur le côté et la main de Geovanni s'enroulait autour de mon poignet.

– Geovanni, lâchez-moi. Je veux passer.

– Je n'ai pas l'autorisation de vous laisser sortir. Je dois rester ici avec vous, je suis désolé.

– Quoi ? C'est une plaisanterie ? Vous êtes sous mes ordres, non ? Je veux sortir, et tout de suite. Dis-je en m'impatientant.