00 | Prologue.

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« La vie est un combat, le monde est votre arène »






Le stress.

La peur.

La honte.

C'est tout ce que je suis censée ressentir.

L'adrénaline.

La confiance.

La puissance.

C'est ce que je ressens réellement.

Il est temps.

Je ne peux plus reculer.

Je dois le faire.

Top.

Je regarde l'horloge qui tourne depuis maintenant une heure, le bruit incessant qu'elle fait me donne mal à la tête. Tic. Tic. Tic. Ce son aigu donnerait des frissons aux plus grands criminels. Ils ne sauraient plus où donner de la tête, et c'est précisément le but de la salle, rendre les gens complètement fous pour qu'ils confessent leurs crimes.

En parlant de crimes, j'essuie tant bien que de mal la tache de sang qui s'est imprégnée sur mon pull, mais je n'y parviens pas. Elle ne fait que me rappeler ce qu'il vient de se passer, et ce que j'ai fait. Être là m'angoisse, dans cette salle d'interrogation lugubre, sans lumière et sans signes de vie. Et surtout, coupée de toutes civilisations. Ce qui signifie que si jamais il se passe quelque chose de grave à l'extérieur, probablement tout le monde sera au courant sauf moi.

Vive l'apocalypse et les zombies, je suis dans une salle tellement protégée que rien ne pourra m'atteindre.

Plus sérieusement, je ne comprends pas comment j'ai pu finir ici, ni tomber aussi bas. Je me maudis intérieurement. Ma respiration est haletante. J'essuie la goutte de sueur qui tombe de mon crâne en me remémorant les faits, pour pouvoir mentir plus facilement. Je suis la meilleure agente du campus, je devrais m'en sortir non ? Mes ongles manucurés martèlent la table en jouant une douce mélodie.

Bien évidemment. Quand on veut on peut, n'est-ce pas ?

Je sens que les fils du détecteur de mensonges me collent de plus en plus à la peau. Accompagnée de cet outil de torture, que je vais devoir contourner, il y a un détecteur d'émotions qui enregistre tout ce que je ressens depuis mon entrée dans la pièce. Et c'est lui mon plus grand démon.

Il sait ce que je ressens et les diverses émotions qui parcourent mon crâne. Difficile à contourner. Trop difficile même.

Deux officiers entrent dans la pièce, ils allument un néon et s'installent à la table en face de moi. Ils ont le visage fermé, et ne dégagent aucune émotion. Je n'ai aucune échappatoire, je dois mentir pour m'en tirer. Je peux le faire, j'en serais débarrassé après.

- Nom, prénom, date de naissance et votre numéro de dossier au FBI, fait sèchement le premier agent.

- Harmony Weaver, je suis née le 16 juillet 2004 à New York. Mon numéro de dossier est le 275, dévoile-je en le regardant dans les yeux, sûre de moi.

- Confirmez-vous que vous êtes de nationalité américaine, sous tutelle de votre père Frank Weaver, et que vous êtes une agente du FBI, ce qui implique être représentant de l'État ? m'interroge le deuxième.

- Oui. Oui je confirme.

Je le regarde de haut, comme je sais si bien le faire. Il faut absolument qu'ils voient que je n'ai pas peur, que je maîtrise la situation, et tout sera parfait. Jouer le rôle de la personne sûre d'elle dans ce cas est la meilleure solution. Ils ne sauront pas si je bluffe ou pas et oublieront peut-être pourquoi je suis là. Et seconde astuce, que je me permets de donner après le nombre d'heures que j'ai passé à étudier les comportements des humains : pour mentir, mettez toujours des parts de vérités dans votre mensonge.

Pris Pour CibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant