Chapitre 1

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Lina

10 ans plus tard...

Je ferme la porte de chez moi à clé et descends les escaliers en trottinant, histoire de m'échauffer. Sur le trottoir, je lance ma playlist. Le son puissant d'Imagine Dragons envahit mes oreilles et les basses pulsent dans mon corps.

Je pars en foulées légères et descends Prince Street. Je bifurque sur Tillary Street et continue ma course jusqu'au parc. A chaque pas qui martèle le sol, le stress fait place à l'adrénaline. Chaque pas qui percute l'asphalte me conforte dans mon choix de vie. Les guitares d'ACDC suivent les dragons. Je rentre alors dans le parc, écrin de verdure au milieu du béton. C'est parti pour 3 tours. Je fais ensuite quelques exercices de flexion puis prends le chemin du retour. Arrivée devant l'immeuble, je m'étire sur les marches qui mènent au hall. Je croise ma voisine, Mme Cruz, qui part promener son Jack Russel. Ou l'inverse, vu comment l'animal tire sur sa laisse.

Parvenue au sixième étage, je déverrouille et pousse la porte de mon appartement. Mon travail me permet de louer un chouette duplex dans Brooklyn, près du Commodore Barry Park. Je pose mes clés dans la coupelle de faïence. Je retire ensuite mes Airpods et les range dans le tiroir de la console de l'entrée. Je délasse mes baskets de running et les retire, ainsi que mes chaussettes. J'aime sentir les boucles de ma moquette couleur taupe sous mes pieds. Cette sensation me procure un bien être immédiat. J'avale rapidement une banane et une barre de céréales vitaminées avant de filer sous la douche. Il ne me reste pas beaucoup de temps avant de partir pour le tribunal.

L'eau chaude qui coule en cascade sur mon corps dénoue mes muscles tendus par l'effort. Je commence par me shampouiner les cheveux. Comme ils sont longs, c'est l'étape qui prend le plus de temps. Une fois nettoyés, je les enduis d'un masque aux senteurs orientales. Le temps de la pose, je savonne mon corps. Je me rince rapidement et sors.

Mes cheveux sont enveloppés dans une serviette éponge, pendant que j'hydrate mon corps de crème parfumée. Mes gestes sont rapides, habitués par ce rituel bien-être que j'aime tant.

J'enfile mes sous-vêtements. Toujours accordés, cela va de soi. Je me glisse dans ma jupe crayon caramel et la zippe. Je passe mon chemisier de soie crème et le boutonne. Une fois séchés, j'attache mes cheveux en un chignon strict. L'apparence est primordiale dans mon métier. Une négligence et mon adversaire s'engouffre dans la brèche. Je finis par un maquillage léger et chausse mes escarpins.

Je saisis mon sac et ma sacoche sur la console de l'entrée. Je passe mon trench sous le bras et quitte mon appartement. Je monte dans l'ascenseur et rejoints le rez-de-chaussée. Un taxi m'attend devant et je m'engouffre à l'intérieur.

J'habite à vingt minutes à pied du tribunal. Mais avec des Louboutins aux pieds... Autant je fais ma grande dans la salle d'audience, autant je préfère la jouer sage plutôt que de me tordre un cheville à déambuler dans les rues.

Cinq minutes plus tard, le taxi me dépose. Je paie ma course et retrouve ma cliente, Penelop Clark. Elle est victime de violences commises par son mari. Ce dernier est en détention provisoire depuis son arrestation, n'ayant pas pu s'acquitter du montant de la caution.

Ce tortionnaire a eu l'indécence de plaider non-coupable. Il a donc sciemment renoncé à un accord avantageux pour lui, préférant un procès long et éprouvant pour ma cliente. Ce n'est pas grave. Je suis pugnace et préparée.

Qu'il aille au diable !

Le dernier interrogatoire étant clos, le jury peut se retirer afin de délibérer à huis clos.

Je suis assez sereine quant à l'issue du vote. J'ai travaillé étroitement avec les forces de police afin de réunir le plus de preuves à charge possible afin que le doute ne soit plus permis.

Après coupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant