Chapitre 7

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Ruben

Le week-end se termine et je suis vaseux. J'ai glandé toute ma journée de samedi à l'appartement tellement ma nuit de vendredi a été physique et intense. Pendant que je mâtais Netflix sur la télé du salon, Matthew a passé son temps à me chambrer et à me traiter de lâcheur. Il fait le malin, mais de ce que j'en sais, il n'a pas perdu sa soirée non plus et a terminé sa nuit avec une jolie brunette.

Il rentre rarement seul. Matthew fait partie de ces hommes qui font attention à leur apparence physique même s'il est déjà naturellement bien avantagé. Un peu plus petit que moi, son corps est sec et musclé. Ses cheveux châtains sont toujours savamment coiffés. Ses yeux couleur océan et son sourire, digne d'une publicité pour chewing-gum, font mouche à chaque fois.

Lundi. C'est mon premier jour au commissariat de Brooklyn. J'ai un peu de pression parce que je monte en grade et parce que je ne connais personne. J'espère que l'équipe sera sympa. Et puis, je ne dois pas trahir la confiance de mon capitaine. C'est grâce à lui, entre autres, que j'en suis là.

J'enfile un jean brut, un tee-shirt noir et mes boots Timberland. Je prends aussi un sac à dos où je mets des affaires de sport. Je rentrerai en courant ce soir. Besoin d'évacuer la pression. Une fois prêt, je dévale les escaliers et sors de l'immeuble. Sur le trottoir, je hèle un taxi. Pour un lundi, je n'ai pas à attendre trop longtemps. Puis je donne ma destination au chauffeur. Le temps de la course, des bribes de ma soirée avec Lina me reviennent en mémoire. Le souvenir de son corps contre le mien me fait à nouveau bander. Il faut que je me ressaisisse. Ça la fout mal si j'arrive avec la trique le premier jour.

Je suis déposé et je prends un instant seul sur le trottoir pour rassembler mes esprits. J'en profite pour observer le bâtiment. Il est moins grand que celui du Queens. Celui-ci se monte sur deux niveaux seulement. Il est assez spartiate et ne paie pas de mine. Ce n'est pas grave, je n'y attache pas une grande importance de toute façon. Tant que je peux bosser, l'endroit m'importe peu.

Je pénètre à l'intérieur et me présente à l'accueil. Une jeune femme, plutôt jolie, se tient derrière un pupitre.

- Bonjour Monsieur. Je peux vous aider ? Me lance-t-elle avec son beau sourire.

- Bonjour Mademoiselle. Je suis le Lieutenant Mora et je suis attendu par le Capitaine Suarez.

- Enchantée Lieutenant. Je suis le Sergent Samia Eagles, continue-t-elle. J'avais été informée de votre arrivée.

Elle contourne son poste et vient à ma hauteur.

- Allez, suivez-moi. Je vais vous conduire à son bureau.

Le sourire de ma nouvelle collègue me met tout de suite à l'aise et me rassure. Je la suis et avance dans le bâtiment. Nous passons au travers d'un couloir qui dessert plusieurs bureaux. Celui-ci n'est pas très large et l'ambiance générale est vieillotte. Sur la porte de chaque bureau, les noms des officiers sont notifiés par une plaque noire.

- Au sous-sol, nous avons plusieurs salles d'interrogatoire et cinq cellules, m'indique ma guide. Je vous ferai visiter plus tard.

Nous croisons quelques collègues qui me saluent d'un hochement de tête. Tous ont un sourire amical à mon encontre.

- Au bout du couloir, c'est notre salle de pause. Des cafetières sont à disposition et vous avez le nécessaire pour réchauffer votre repas, poursuit-elle.

Puis, nous montons au deuxième niveau. La disposition est sensiblement identique à quelques détails près.

- Voilà. Nous sommes arrivés, m'indique Samia lorsque nous nous arrêtons devant la porte du Capitaine.

Après coupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant