Chapitre 10

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Lina

Soulagée. C'est le sentiment qui m'envahit lorsque je lis le SMS de Samia qui m'apprend que la jeune femme a repris conscience. Son corps s'est battu afin que justice soit faite. Elle va pouvoir nous dire qui l'a mise dans cet état déplorable et l'a laissée pour morte.

Je pourrais attendre le travail de la police, mais je ne peux pas m'y résoudre. Une force inconnue me pousse à me rendre à l'hôpital pour rencontrer cette femme. Je prépare ma sacoche et avant de partir, je passe la tête dans le bureau de mon ami.

- Je file à l'hôpital. Samia vient de me prévenir que la jeune femme s'est réveillée.

- Pourquoi faire ? Ça ne fait pas partie de ton travail.

- Je sais. Mais je dois y aller. J'ai un pressentiment.

- Ok. Mais préserve-toi. Cette affaire te touche plus que les autres et je n'aime pas ça.

- Arrête de me materner Seth. Je suis une grande fille !

- Je serai toujours là. Même quand tu seras vieille et fripée !

Je lui tire la langue puis passe mon trench.

- Ah, j'oubliais. Passe une bonne soirée ! Et essaie de ne pas tomber amoureux tout de suite. Amuse-toi !

- Oui maman ! Allez bouge de là, me congédie-t-il en m'envoyant un baiser.

Comme je n'ai pas de voiture, je hèle un taxi depuis le bord du trottoir. Celui-ci me conduit au Presbyterian Brooklyn Methodist Hospital. Je me présente à l'accueil avec ma carte professionnelle et l'hôtesse m'indique le numéro de chambre de notre inconnue. Elle se trouve au quinzième étage, service traumatologie. Avant de rejoindre la chambre, je rencontre le médecin en charge du service dans le couloir.

- Bonjour Docteur. Je suis Lina Meadows, substitut du procureur. Comment va notre inconnue ?

- Bonjour Mademoiselle. On peut dire que cette jeune femme est une miraculée.

- Comment ça ?

- Eh bien, malgré l'état dans lequel on l'a trouvé, elle s'en sort avec quelques côtes fêlées et une fracture du radius. Celle-ci a été réduite en salle d'opération ce matin.

- Me voilà rassurée.

- L'homme qui l'a passée à tabac n'y a pas été avec le dos de la cuiller. Elle a de nombreux hématomes disséminés sur l'ensemble du corps. Mais heureusement, aucune hémorragie interne n'a été détectée.

- Est-ce qu'elle vous a dit quelque chose ? Son nom ?

- Non rien du tout. Elle refuse de parler. Je ne sais pas si vous et vos collègues de la police pourrez obtenir quelque chose.

- Vos ?

- Oui. Ils sont deux dans la chambre de notre anonyme. Si elle ne veut pas vous répondre, n'insistez pas. Elle a besoin de repos.

- C'est entendu. Merci Docteur.

Je me dirige vers la chambre avec un sentiment étrange. Samia n'est pas seule. J'espère qu'elle n'est pas accompagnée par un certain brun aux yeux clairs.

Quand j'ouvre la porte, mes espoirs s'effondrent. Il est là. Je reste bloquée à la porte et observe la scène discrètement. Ruben est différent. Près de la jeune femme, il parait attentionné et ses yeux expriment tellement de compassion. Comme si son sort était une priorité. Le sourire qu'il lui adresse illumine la chambre terne et aseptisée. Cette facette de lui me trouble et m'émeut. Prise dans mon émotion, je ne vois pas la chaise devant moi et butte dedans, rompant le charme. D'un seul homme, Ruben et Samia lèvent le visage vers le fauteur de trouble. Quand il me reconnait, la tendresse disparait de son visage. On pourrait croire que je l'ai rêvée. Sa mâchoire carrée se crispe et son regard me lance des éclairs. Son corps est contracté. Il donne l'impression que ma présence lui est insupportable. Son humeur semble égale à ce matin. Pourtant, malgré son apparente répulsion à mon égard, je le trouve sexy en diable. Il est la virilité incarnée avec sa barbe de trois jours. Le t-shirt qu'il porte épouse son buste comme une seconde peau. Mes mains se souviennent de ses abdominaux sculptés, de sa peau chaude. Ma température corporelle monte en flèche.

Après coupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant