Après coups

Chapitre 31

Lina

Je suis une battante ! La soirée avec Samia et mon petit week-end cocooning m'ont fait un bien fou et m'ont permis de me remettre sur pied, plus déterminée que jamais. Je ne vais pas laisser les hommes guider ma vie. C'est terminé. Entourée par des amis fidèles et loyaux, sur lesquels je peux compter en toutes circonstances, je suis à nouveau moi-même et j'ai décidé de lâcher un peu prise et voir ce que la vie a à m'offrir.

Aujourd'hui est une magnifique journée. Le soleil brille sur la ville de New York, malgré le froid qui commence à bien s'installer. De bonne humeur et pleine de d'entrain, je décide d'aller au bureau à pied afin de profiter de cette belle lumière et des rayons qui réchauffent ma peau. Une fois n'est pas coutume, j'enfile des chaussures compensées. Quarante-cinq minutes de marche m'attendent et mes escarpins vertigineux ne sont pas aptes à arpenter autant de bitume. Je n'ai pas envie d'abimer mes bébés.

Sur le chemin, je me rends compte qu'il y a longtemps que je n'ai plus pris la peine de profiter de ma ville. Toujours pressée, toujours à courir après le temps, je suis rentrée dans une triste routine. Il est encore tôt et la ville qui ne dort jamais est déjà bien animée. La circulation commence à être dense. Les taxis jaunes croisent les camions de livraison et les berlines avec chauffeur. Le tout dans un concert de klaxons assourdissant. Sur les trottoirs, les gens se croisent sans se regarder et hâte le pas, pressés de rejoindre leur destination. Ecouteurs dans les oreilles, j'ai plaisir à observer cette fourmilière géante. Je me sens bien dans cette atmosphère et pour rien au monde, je ne voudrais vivre recluse à la campagne. La voix inimitable de Freddy Mercury m'accompagne et me met en joie. It's a kind of magic !

Sur la route, je croise des vendeurs ambulants. Il me vient alors l'idée de contenter mes collègues. Je m'arrête alors quelques minutes afin de leur acheter de délicieux donuts. Cela permettra de racheter ma conduite des deux dernières semaines. Seth et les autres ont vraiment été d'une patience exceptionnelle.

Munie de ma précieuse cargaison, je passe les portes de mon bureau, le sourire aux lèvres. Seth est déjà arrivé et viens me rejoindre. Je suis heureuse de le retrouver et vais l'enlacer.

- Mais qui êtes-vous ? plaisante-t-il. Qu'avez-vous fait de la mégère qui vivait en ces lieux ?

- Ah ah très drôle.

- Bon, tu n'as pas retrouvé ton humour, mais tu as déjà retrouvé le sourire. C'est toujours ça de pris.

- C'que tu peux être chiant !

- J'rigole. Je suis content de te retrouver ma belle !

- Merci. Je suis ravie d'être à nouveau moi également.

- Il ne pouvait en être autrement. Le retour de ma meilleure amie souriante, battante et indépendante est un jour de fête !

- C'est pour ça que j'ai pris des gourmandises en venant, lui dis-je en tendant la maxi boite de donuts.

- Allons boire un café tout de suite alors. Je bosserai mieux le ventre plein.

Une overdose de caféine et de sucre plus tard, nous nous retrouvons dans le bureau de Seth afin de faire un débriefe des affaires en cours.

- J'ai contacté le Capitaine Suarez, comme tu me l'as demandé, commencé-je

- Comme tu m'as supplié de le faire plutôt...

- Bref. L'affaire de harcèlement concerne le doyen de l'université où enseigne Lupe, la fille du capitaine. Une de ses collègues subit les remarques salaces et dégradantes du doyen. Samia m'a fait savoir que l'enquête piétinait. Le doyen est intelligent et ne se fera pas pincer facilement.