Lina
Nous sommes seulement mardi matin et je suis épuisée. Mon retard de sommeil accumulé dans le week-end y est, en grande partie, pour quelque chose. Entre ma nuit torride de vendredi et notre soirée pizza hebdomadaire de dimanche, j'ai eu du mal à trouver le temps de me reposer.
Bref, la semaine démarre sur les chapeaux de roue. Mme Fisher m'a contacté hier après-midi afin de m'informer qu'une des nouvelles pensionnaires du refuge souhaitait me rencontrer pour se renseigner sur des poursuites éventuelles. C'est un premier pas vers l'acceptation de sa situation et sur son envie de s'en sortir. Je dois y aller en fin d'après-midi. Mais avant cela, je dois remédier à la pile de dossiers sur mon bureau qui ne diminue pas.
A la demande de Seth, je me dirige donc vers son bureau pour faire le point sur certaines affaires en cours. Je n'ai que quelques enjambées à faire pour l'atteindre car son bureau jouxte le mien. Seule une porte sépare nos deux espaces. Celle-ci est le plus souvent ouverte afin de faciliter notre communication. Lorsque Seth reçoit les officiers de police ou les victimes, la porte est close afin de préserver la confidentialité de leurs propos.
Je prends place face à lui et il m'observe avec une lueur malicieuse dans le regard.
- Quoi ? l'interrogé-je
- Oh rien... juste que ta démarche est plus assurée que dimanche.
Et il se marre cet imbécile. J'ai effectivement retrouvé toutes mes facultés. Ma nuit avec le beau ténébreux aux yeux clairs a laissé quelques séquelles. Faut dire qu'il avait de l'endurance et beaucoup de talent. Alors comme je suis une gourmande, il a réussi à me satisfaire par quatre fois. Nos étreintes ont été intenses et physiques. Tant et si bien que mes muscles se sont rappelés à mon bon souvenir. Il y en a même certains dont je ne soupçonnais même pas l'existence jusqu'à ce week-end. Chaque déplacement a été un supplice pour mes cuisses et mon fessier. Ah, je les ai bien fait rigoler Seth et Samia dimanche soir.
- Bon, on peut passer à autre chose si ça ne t'ennuie pas ? boudé-je
- Ok. Je te laisse tranquille... pour le moment.
Pour couper court à son envie de me taquiner, j'ouvre le premier dossier que j'ai apporté.
- As-tu eu le capitaine Suarez concernant notre affaire de pédophilie sur les enfants Turner ? commence Seth
- Oui. Il m'a contacté hier en fin de matinée. L'enquête avance et il semble que les soupçons se portent sur l'oncle des enfants. L'un d'entre eux s'est décidé à parler. Des officiers sont partis le cueillir à l'heure où je te parle.
- Très bien. Nous n'avons plus qu'à attendre le retour de la garde à vue et de l'interrogatoire.
Tout comme les affaires de violences conjugales, la pédophilie me dégoûte. Comment peut-on faire le moindre mal à ces innocents sans défense.
- Et sur le divorce de nos Youtubeurs cinglés ? reprend Seth
- Là, c'est du lourd ! Madame exige de percevoir les royalties dégagées par les millions de vues. Parce que le concept de s'engueuler en se balançant des objets au visage, c'est son concept ! Elle envisage même de déposer un brevet pour cette idée de génie. J'te jure, ils m'épuisent. Aucune notion de la réalité.
- Je suis bien content que ce soit qui gère ces désaxés.
- J'ai dû mettre mon veto, pour la diffusion en direct sur leur chaîne, de la conciliation. Arrrhhh !
- Dossier suivant. Parce là, je sens que tu vas péter un câble.
- C'est pas fini. Alors on a les voisins de l'immeuble de Mine Street. Le vieux a rajouté une plainte au dossier. Figure-toi que Monsieur est outré parce que son cher voisin a ramené une énième conquête d'un soir et que cette jeune femme émettait des cris, je cite : « de truie qu'on égorge ». Ca l'a empêché de dormir...

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Après coups
Roman d'amourSubstitut du procureur de New York, Lina Meadows se bat chaque jour pour défendre les femmes victimes de violences conjugales. Combattive et déterminée, elle tire sa motivation de son vécu. Aussi, elle préfère les histoires d'un soir à celle d'une v...