Chapitre 8 : Channy

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Les yeux fermés, je tendais la main vers ma table de chevet et appuyais sur le bouton sonore de ma montre qui m'indiqua qu'il était plus de neuf heures. J'avais bien dormi, d'un sommeil lourd et réparateur. Je me sentais bien. J'étais en forme. Chaque matin pouvait être une surprise sur mes humeurs. J'aimais ce genre de réveille.

Je me levais et me dirigeais vers mon dressing. Je voulais mettre ma robe bleue turquoise, je palpais, donc, celles-ci jusqu'à tomber sur la matière rugueuse de l'étiquette de celle-ci. J'avais recours à un système spécifique pour reconnaître mes vêtements. J'avais, avec l'aide de Brett, créer des lettres en braille sur les étiquettes de chacunes de mes tenues afin de pouvoir m'habiller sans aide.

La robe trouvée, j'allais faire ma toilette et me vêtir avant de rejoindre Brett pour le petit déjeuner. En effet, celui-ci était loin d'être discret dans la cuisine. La vaisselle s'entrechoquait à l'étage du bas. La machine à café faisait un bruit de moteur, signe qu'il serait peut-être temps de la changer. Je pris mon temps pour descendre chaque marche et suivais le mur, à ma droite, qui me conduirait jusqu'à la cuisine.

- Bonjour, mon petit rayon de soleil, s'exclama Brett, de bonne humeur.

- Bonjour. Tu es bien matinale.

- Il faut qu'on aille faire des courses. On ne peut pas vivre sur nos réserves plus longtemps, m'informa-t-il.

Il avait raison. Nous n'avions plus que deux bières au réfrigérateur et un paquet de chips sur le comptoir. Nous ne pouvions plus continuer à nous nourrir aussi salement. Je rêvais de fruits. Cependant, mes plans étaient différents des siens et j'avais besoin de solitude pour cela.

- Ça te dérangerait d'y aller seul ? demandais-je prudemment.

Je l'entendis soupirer. Je devinais qu'il secouait la tête, exaspéré.

- Il faudra bien que tu sortes de cette maison, Channy. Je suis là, tu n'as rien à craindre.

- Je le sais bien. Je te promets de t'accompagner la prochaine fois.

Il resta silencieux. Il devait évaluer ma sincérité. Je restais alors statique sans feindre mes émotions. Je ne craignais pas de sortir ici. Les rues, les odeurs, les emplacements... rien n'avaient avoir avec Newport. Rien ne me le rappelait.

- Tu es d'accord pour aller à la plage, cette après-midi, alors ?

Je lui offris un sourire sincère.

- Bien sûr.

- Ce sont les courses qui ne t'intéressent pas, concluait-il. Ta cécité a bon dos, railla-t-il.

Je fis mine de ne pas avoir entendu et me dirigeais vers la machine à café, la tête haute.

- Je t'ai déjà préparé un café. Il était devant toi. Tu ne l'as pas senti ?

- Non.

- Tu es bien distraite, ce matin.

Je l'étais. J'avais la tête ailleurs et je l'aurais tant que mon plan ne serait pas exécuté.

- Je sais. Désolée.

- Tu vas bien ? s'inquiéta-t-il. Je peux aller faire les courses à un autre moment, si tu le souhaites.

- Non. Tout va bien. J'ai seulement besoin de me réveiller avec un bon café, lui souriais-je en mentant.

- D'accord, répondit-il, peu convaincu. Bon, je vais y aller. Je te rapporterais un déjeuner plus consistant qu'un simple café.

A blinding encounterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant