Le stress et l'angoisse m'étaient familiers. Je vivais sur ces états de nerfs en permanence depuis longtemps. Je savais gérer cela. J'avais appris aussi à vivre sans un sens et m'en accommodais. La peur était ma meilleure alliée en ce moment, également. Elle me permettrait de rester en alerte si mon ancien professeur nous retrouvait. Cependant, celle-ci pouvait s'accompagner de moment particulièrement déstabilisant. Savoir que tout ce petit monde était derrière moi, prêts à me soutenir était rassurant, certes, mais cela n'empêchait pas ces trois émotions de me bouffer l'esprit. Lorsque Mase à annoncer son départ, celles-ci s'étaient abattu, soudainement, sur moi comme une chape de plomb. Je pensais m'en être débarrassé dans la voiture. De toutes évidences, cela avait été un leurre. J'avais l'impression de peser des tonnes. Je me mouvais difficilement pour atteindre la tête de lit quand je fus retenu par le bras. Surprise, je poussais un petit cri.
- C'est moi, me rassura, immédiatement, Mase. Je vais t'aider.
Il était resté. Je n'avais plus la force de sourire. De toute manière, je n'étais pas douée pour masquer mes émotions. Aussi, je cessais de me voiler la face. Par ailleurs, il m'avait demandé de ne plus me cacher. Si cela était son souhait, il allait être servi parce que je n'avais plus aucune énergie positive à cet instant. J'avais épuisé le courage dont je pouvais faire preuve. J'avais besoin de repos. Mon esprit me malmenait. Il fallait que je le fasse taire pour parvenir à passer cette nouvelle épreuve.
- Tu peux m'apporter ma trousse de toilette, s'il te plaît ? lui demandais-je dans un souffle.
Il me fit rasseoir sur le lit. Mon genou touchait un meuble rigide que j'identifiais comme étant une table de chevet en la palpant. Je déposais mon téléphone dessus, après l'avoir sorti de ma poche de pantalon puis attendit que Mase m'apporte mon bien. Il le posa sur mes cuisses. Je m'empressais de l'ouvrir pour trouver les médicaments que le docteur Miller m'avait prescrit. Je n'aimais pas m'en servir mais si je ne parvenais pas à calmer la tempête qui faisait rage en moi, j'allais craquer. Je voulais être forte. Je voulais franchir ce nouvel obstacle et recommencer à apprécier la vie que j'avais découverte à Dallas. J'avais tant aimé ces quelques jours, loin de la ville qui m'avait vu souffrir. Il avait fallu qu'il revienne dans ma vie pour tout gâcher. Je ressentais une véritable haine envers Alexander. Je le haïssais autant qu'il m'effrayait. Je pris en main le tube de pilules et l'ouvrit mais il me fut arracher des mains, subitement. Je tendis le bras pour tenter de le récupérer, en vain.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il.
- Le traitement que m'a prescrit mon psychiatre. Donne-le-moi, Mase, réclamais-je.
- C'est pour traiter quel symptôme ? continua-t-il de me questionner sans avoir l'intention de me les rendre.
- Il m'a prescrit ça pour...
- Brett est au courant ? me coupa-t-il.
Je hochais la tête pour toute réponse. J'appréciais le fait qui s'inquiète pour moi, qu'il veuille prendre soin de moi mais il venait de débarquer dans ma vie. Il ne connaissait pas toutes les pathologies dont je souffrais. J'eus soudainement envie de Brett, près de moi. Lui seul savait comment agir avec moi dans ces circonstances. Il savait que je n'étais pas du genre à abuser de mes médicaments, bien au contraire. Il ne me donnait pas l'impression que me donnait Mase en ce moment. La sensation d'être une droguée pour avoir simplement envisagée de prendre cette médication.
- C'est un antidépresseur assez puissant, Channy, dit-il d'une voix lointaine. Tu en prends souvent ?
Mes lèvres se pincèrent. Je ne répondis pas. Je n'en prenais que très rarement mais le jugement dans sa voix me rendait distante.
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A blinding encounter
RomansEn vacances, au Texas, avec son meilleur ami, Channy tente de profiter de cette opportunité pour se détendre et oublier son quotidien difficile. Son caractère changeant lui jouait des tours mais elle était déterminée à avancer malgré un handicap de...