Chapitre 18 : Channy

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Je m'éveillais doucement et déjà, je pouvais entendre que la télévision était allumée. Cela n'était pas normal. Brett ne regardait jamais la télévision. Lorsqu'il m'arrivait ce genre d'événement, il avait pour habitude de s'asseoir près de moi et lire ou travailler en attendant que je me réveille. Je me sentais dans le brouillard, vider. Où était Brett ?

Il était évident que la personne que je sentais, non loin de moi, n'était pas mon ami. Je levais la main sur mon visage. Je ne portais pas mes lunettes. Ne sachant pas qui était présent, je gardais les yeux fermés.

- Attends, je vais t'emmener tes lunettes, dit Mase en se levant du fauteuil.

Trente-cinq respirations plus tard, il posa celle-ci sur mon nez et je m'autorisais à ouvrir les yeux.

- Où est Brett ?

- Il est au restaurant.

Cela m'étonnait. Je ne comprenais pas. Habituellement, il serait resté avec moi.

- Quand rentre-t-il ?

- Je ne sais pas. Ton plan auprès de Cassie a visiblement bien marché, semble-t-il me félicité.

- Il est avec elle ?

- Exactement, jeune demoiselle.

- D'accord.

Je me levais difficilement. J'avais besoin de prendre l'air. J'avais l'impression d'étouffer. Mase se leva à son tour.

- Tu as besoin d'aide ?

- Non. Je connais la maison. J'ai besoin d'être seule...

- Brett m'a dit que tu risquais de ne pas être très en forme en te réveillant... dit-il en se mettant devant moi pour attraper mes épaules.

- Je vais bien. Laisse-moi passer, Mase, le sermonnais-je.

Il lâcha mes épaules et je pus avancer. J'étais peut-être mal mais j'étais une adulte responsable. Je savais me gérer. De plus, c'était Brett que je voulais. Mase ne savait pas comment je fonctionnais dans ces moments-là. Brett, lui, aurait évité de me parler. Dès mon réveil, il m'aurait embrassé le front, m'aurait apporté un thé au caramel puis m'aurait collé au train où que j'aille sans dire un mot. J'aurais senti sa présence, certes exaspérante mais silencieuse. Je passais les portes vitrées menant au jardin et allais à ma droite, où se trouvait le salon d'extérieur. Je pris place dans le rocking-chair et me laissais bercer par celui-ci. Je fermais les yeux pour profiter de la légère brise qui me caressait le visage en essayant de ne pas me laissait envahir par les images de mon passé. C'était l'inconvénient avec mes crises de panique. Tout filtre, toutes barrières, toutes protections avaient disparu une fois la crise passée. Cela me demandait du temps pour me remettre d'aplomb. Je soupirais fortement. Je détestais me montrer aussi vulnérable.

- Tu as besoin de quelque chose ? me demanda Mase, prudemment.

- Un thé au caramel, répondis-je, la gorge nouée.

- Je t'apporte ça tout de suite, se pressa-t-il à dire. Ne bouge pas.

Je soupirais de nouveau. Je n'avais aucune envie d'être sociable à cet instant. J'avais simplement envie de me rouler en boule dans mon lit et ne plus en bouger pour les jours à venir. Je me sentais si fatiguée. Cela était décevant car je me débrouillais pas mal, ces derniers jours. J'en avais plus fait en trois jours qu'en deux ans. J'étais pleine d'espoir. Tout s'était envolé en un quart de seconde. Un mot. Une phrase, et tout s'écroulait comme un château de cartes.

A blinding encounterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant