A blinding encounter

Chapitre 47 : Mase

Des rires me réveillèrent. De toute évidence, ma mère était arrivée. Je tournais les yeux sur la table de nuit. Il était quatre heures de l'après-midi. Je me passais une main sur le visage. J'étais fatigué. Six heures de sommeil me suffisaient habituellement mais il m'avait été impossible de m'endormir ce matin.

Lorsque j'étais rentré du travail, je m'étais faufilé dans la chambre aussi silencieusement possible et enlevais mes vêtements pour ne garder que mon caleçon, comme à mon habitude puis je m'étais allongé auprès de Channy. Nous partagions la chambre depuis son retour de l'hôpital, manquant de chambre. Cependant, je ne me voyais pas dormir ailleurs, qu'auprès d'elle. J'avais besoin de la sentir tout près de moi. Sa présence m'apaisait. Je l'avais observé dans son sommeil, ensuite. C'étaient les seuls moments où son visage était totalement dénué d'anxiété. Cela lui arrivait également lorsqu'elle était éveillée, bien entendu, mais cela était encore rare. Aussi, j'en avais profité comme souvent. Mes longues nuits éprouvantes me demandaient plus de sommeil. Il allait falloir que je cesse, néanmoins. J'aimais ces moments de calme mais il fallait que je récupère mes heures de sommeil avant de ne plus être suffisamment productif dans nos missions. Je n'avais pas abandonné mon idée d'obtenir cette promotion, même si cela devait être compromis après mes longues absences dû à l'enlèvement de Channy et son hospitalisation. Je travaillais comme un acharné afin de faire oublier le zèle dont j'avais fait preuve. Mes collègues avaient parfaitement compris la situation lorsque je leur avais expliqué ce qui s'était passé, avec l'accord de Channy et Brett. Je ne savais pas ce qu'en penser le commandant, cependant. Ce poste demandait de l'investissement et c'était ce que je m'employais à faire malgré mes pensées qui me dirigeaient toujours sur la jeune femme, d'autant plus depuis le baiser.

J'étais déjà tombé amoureux par le passé. Jenna avait été mon amour de lycée. Elle avait été la seule fille qui avait su me dévier de mes rencards incessants avec toutes les jolies filles de l'école. Elle était arrivée au lycée en cours d'année. Elle avait été un énième objectif. Un nom supplémentaire sur mon tableau de chasse. Je m'étais pris à mon propre piège. Elle était intelligente, gentille et très belle. Elle avait tout pour elle. Il ne m'avait pas fallu beaucoup de temps pour tomber amoureux d'elle. Nous avions commencé à sortir ensemble deux mois après son arrivée en ville. Cela avait duré six mois. Six mois pour apprendre que Kelani, mon meilleur ami, était, également, amoureux d'elle. Ils passaient du temps ensemble ans mon dos. Jenna était tombée amoureuse de lui mais n'osait pas m'en parler alors elle m'avait planté un couteau dans le dos. Cela avait eu pour effet d'un traumatisme pour moi. J'avais très mal vécu cette rupture. Je les voyais tous les jours ensemble. Un jour, j'ai craqué et je me suis battu avec Kelani. Nous avions été virées de l'établissement par le directeur pour violence dans l'enceinte du lycée. Durant cette période, j'avais demandé à mes parents de changer de lycée pour ne plus les voir constamment. C'était dans ce nouveau lycée que j'avais rencontré Ashton. L'amour était devenu un véritable poison dans mon esprit. J'avais seulement enchaîné les histoires sans lendemain, jusqu'à récemment. L'exemple de Conroy m'avait ouvert les yeux. Jenna n'avait pas été une mauvaise fille. Elle s'était seulement trompée sur le garçon à choisir. Elle n'y était pour rien.

Aujourd'hui, lorsque mon regard se portait sur Channy, j'avais l'impression que l'amour que j'avais pour Jenna n'était pas réellement de l'amour, ou du moins, mes sentiments n'étaient pas aussi puissants que je le pensais. L'émotion qui m'étreignait lorsque Channy était tout près de moi était différent, puissant, étouffant, magnifique, si agréable et incommensurable. Elle avait un effet sur moi incontrôlable, dévastateur, intrusif, comme si elle avait trouvé le moyen d'entrer en moi pour si établir une place bien au chaud. Cela était loin d'être désagréable, bien au contraire. Ce baiser que nous avions partagé, n'avait que projeté ces sentiments par un lien de plus. Un lien physique. Elle avait craint d'être rejeté, la veille au soir, sans savoir qu'il m'était impossible de m'éloigner d'elle, à présent. J'avais l'impression d'avoir rencontré, en elle, celle que j'attendais depuis toujours. Elle était tout ce que j'attendais et je ne comptais pas la lâcher de sitôt. Elle était à moi et je comptais bien le lui démontrer.