Ces trois jours passés en huis clos, au chalet, avaient été d'un silence mortel. Dépourvu de la vie qui nous avait habité lors du voyage pour venir au chalet. Après ma crise de panique, et mon absorption de ce fameux médicament, qui avait vraisemblablement jeter un froid entre Mase et Brett, j'allais mieux. Celui-ci avait mis plus longtemps qu'habituellement à se résorber de mon corps. Je me sentais moi-même depuis, seulement, ce matin. J'avais passé la plupart de mon temps à dormir ou comater sur la banquette près de la fenêtre de ma chambre. Pendant tout ce temps, je n'avais plus eu la capacité de réfléchir, de ressentir. Je n'avais pas l'énergie nécessaire pour une quelconque activité. Cela m'avait fait du bien car cela coupait court à une éventuelle grosse crise de panique aux lourdes conséquences. Lors de mon réveil, je me suis rendu compte que les effets disparaissaient drastiquement. Cela ne me dérangeait pas. L'angoisse étouffante avait disparu. Je me sentais relativement bien. Je savais qu'il me restait des traces de la toxine dans mon corps, et que cela jouait encore sur mon humeur, mais j'étais de nouveau moi-même. J'avais la capacité de tenir une conversation, de rire, de plaisanter. Je me retrouvais, en somme.
Le problème à régler, pour l'heure, était la discorde entre Mase et Brett. Je n'aimais pas la distance qui s'était installé entre les deux hommes. Ils étaient amis et, intentionnellement, à cause de moi, il s'ignorait ostensiblement. C'est pourquoi, on se retrouvait autour de la cuisine, tous les cinq. J'avais pensé que cela ferait du bien à tout le monde de libérer la parole. Mase ne semblait pas être le seul à se montrer inconfortable en notre présence, à Brett et moi. Il semblerait que nous ayons commis un crime atroce. Je voulais savoir pourquoi Georgia, Cassie et Mase étaient aussi vindicatifs envers ce qui s'était passé. J'avais réclamé une réunion de groupe dans le salon. J'étais assise sur un des deux fauteuils face au canapé. Le silence était mordant dans la pièce. Personne ne semblait être prêt à prendre la parole en premier. Pourtant, il faudrait que quelqu'un se lance pour sortir de cette impasse qui nous bouffait le quotidien. Je ne l'avais pas vraiment vécu, autant dans les choux, mais je ne voulais pas laisser traîner cette mauvaise coalition entre nous. Ces gens avaient mis leur vie entre parenthèses pour moi. Je me devais bien les écouter, savoir où cela n'allait pas. Comme personne ne commençait, je le faisais.
- Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi l'ambiance est aussi froide entre nous tous ?
Une main vint se poser sur la mienne. Une main que je reconnaîtrais entre mille.
- Ce n'est pas à toi qu'ils en veulent, ma puce.
- S'ils t'en veulent, c'est à cause de moi et je voudrais comprendre pourquoi tu payes mes pots cassés, argumentais-je justement.
- Channy, m'appela Cassie, d'un ton sérieux.
Je me tournais en direction de sa voix.
- Sais-tu ce qui compose le médicament que tu as pris ?
Il fallait bien aborder le sujet de mes anxiolytiques. Elle ne passait pas par quatre chemins. J'aimais cela. Autant aller au cœur du sujet fâcheux.
- Oui.
- Sais-tu qu'il est interdit dans plusieurs États ? Que l'interdiction progresse de jour en jour pour le bannir du pays ?
Cela, je n'étais pas au courant. Je pouvais parfaitement vivre sans ce tout petit cachet, en temps normal, mais lors de mes plus violentes crises, j'avais tendance à choisir cette facilité. S'il venait à être interdit dans l'États de Washington, je ne savais pas si je parviendrais à vivre sans. Dans ces moments-là, il m'était aussi vital que l'oxygène.
- Pourquoi ?
- Il est dangereux, ma belle. Ce médicament contient de l'oxycodone. C'est utilisé comme substitue à la drogue, pour sevrer doucement les dépendants, expliqua-t-elle.
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A blinding encounter
RomantikEn vacances, au Texas, avec son meilleur ami, Channy tente de profiter de cette opportunité pour se détendre et oublier son quotidien difficile. Son caractère changeant lui jouait des tours mais elle était déterminée à avancer malgré un handicap de...