Chapitre 45 : Mase

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Je fermais la porte derrière moi. Elle alla s'installer sur le lit.

Lorsqu'elle m'avait annoncé qu'elle voulait me parler, j'avais ressenti l'exaltation. Je pensais qu'elle était peut-être prête à envisager notre relation mais au vu de l'expression qu'affichait son visage depuis que nous avions rencontré ma mère et Tori dans la cuisine, je m'attendais au pire. Pourquoi avait-elle l'air aussi triste ?

Je m'approchais avec réticence du lit et pris place à ses côtés. Je redoutais ce qu'elle avait à me dire, quoique cela pouvait être. Lorsqu'une larme coula le long de sa joue, je savais qu'elle n'avait rien à voir avec les précédentes. Ce n'était pas une larme de joie. Je ne pus m'empêcher de céder à mon besoin de contact avec elle. Je lui pris la main et embrassais son front.

- Dis-moi ce qui ne va pas, Channy.

- Je ne veux pas te perdre, dit-elle d'une voix tremblotante.

- Tu ne vas jamais me perdre, finis-je par assurer après quelques secondes.

- Je suis sûr que si mais il faut que nous parlions de cela, quand même...

- De quoi veux-tu que nous parlions et qui pourrait me faire partir ?

Elle souffla, le menton tremblant. Elle se retenait de pleurer. Mais que se passait-il ?

- De notre relation.

Mon cœur se mit à battre à coup redoubler. Allait-elle me dire qu'il m'était inutile de rester parce qu'elle ne voulait plus rien avoir affaire avec moi ?

- Je suis désolée d'avance de ce que je vais te dire...

Ce n'était pas bon pour moi, cela. Mon angoisse monta d'un cran. Je respirais par petit à coup.

- Dis-moi.

Ma voix était sortie trop brutalement. Je tentais de maitriser ma respiration mais mes nerfs se jouaient de moi.

- Je guéris jour après jour, commença-t-elle.

- Je le sais et nous sommes tous fiers de toi.

Elle hocha la tête, le regard perdu devant elle.

- Mais je ne le suis pas totalement. Il y a encore des choses dont je ne suis pas capable...

- C'est tout à fait normal, Channy. Tu as besoin de temps. Inutile de te presser, l'encourageais-je.

Elle eut un petit sourire à mes mots. Cela fut rassurant. Elle n'allait pas me jeter comme un malpropre de la maison.

- Je suis très attachée à toi, Mase. Vraiment très attachée...

- Pas plus que je le suis.

Celle fois, elle secoua la tête.

- Tu attends d'une femme qu'elle t'offre la vie rêver avec maison, enfants et petit chien, c'est ça, non ?

- En effet, dis-je perplexe.

Je ne comprenais plus rien. Où voulait-elle en venir ?

- J'aimerais pouvoir te donner tout ça mais j'en suis incapable. Je cherche en moi la force de guérir plus rapidement parce que, depuis quelques jours, je peux ressentir de nouveau ce lien qui existe entre nous mais je ne peux pas te donner certaines choses...

Je compris alors. Mon cœur allait sortir de ma poitrine tant il battait fort. Dire que je n'étais pas intimidé par cette situation, serait mentir. Cette femme se battait comme une lionne pour reprendre les droits de sa vie et m'avouait le faire, également, parce que les sentiments qu'elle avait à mon égard, l'y conduisaient mais qu'elle avait l'impression de perdre. Elle se battait pour moi. J'attrapais son visage entre mes mains. Elle ne pouvait pas me voir mais elle pourrait sentir ma sincérité. Le sexe. Cela était le cœur du problème pour elle. Cela n'était pas le cas pour moi. Je serais attendre si cela était le seul moyen pour avoir la chance de vivre auprès d'elle le reste de ma vie.

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