Chapitre 9 : Mase

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Le quotidien du pompier n'était jamais routinier. Nous pouvions être appelés pour un incendie, un malaise, un animal squatter... cela pouvait varier. Nous n'avions jamais le temps de nous ennuyer. Les missions pouvaient, également, être différents selon l'heure. En journée, les interventions étaient plus soutenues par le fait mais la nuit, celles-ci s'avéraient pratiquement toujours plus stressantes.

Mon équipe venait d'être transféré au quart de nuit. Ce n'était pas que je n'aimais pas cette affectation mais les problèmes humains étaient plus difficiles à gérer, émotionnellement. L'homme qui bat sa femme, devant ses enfants terrifiés, jusqu'à ce qu'elle perde conscience n'était pas facile à appréhender. Mon instinct aurait envie de donner une bonne leçon à ce mari indigne mais c'était mon professionnalisme qui ferait la différence. Je me détournais de lui et laissais la police s'occuper de son cas. La femme avait grandement besoin de soins. Les trois jeunes enfants avaient besoin de réconfort. J'envoyais Dario et Conroy, qui savaient s'y prendre avec les gamins, et m'abaissais au niveau de la femme couché, toujours inconsciente, au sol. Son visage était tuméfié. Sa lèvre inférieure et son nez saignaient abondamment. Elle avait besoin de soin au plus vite. Une ambulance était en route. En attendant, il était de notre devoir de nous assurer qu'elle n'avait rien de grave. J'avais été formé au premier soin de secours, comme tous mes collègues, aussi je récupérais son poignet afin de prendre son pouls. Celui-ci était rapide ce qui me permit de souffler de soulagement. Je réclamais à Stacy un gant de toilette afin de la nettoyer et y voir plus clair sur ses blessures. En attendant, je soulevais doucement le haut de celle-ci et constatais plusieurs hématomes sous-duraux au niveau de ses côtes. Cet enfoiré n'y était pas allé de mainmorte. Je soupçonnais que cela n'était pas une première dans cette famille. La laideur de l'inhumanité était à vomir.

La police fit sortir l'homme de la maison, ce qui était une bonne chose pour tout le monde. Celui-ci ne cessait de médire sur sa compagne. Il était agressif, alcooliser et effrayait les enfants. Cela rendait compliquer le travail de mes collègues auprès de ceux-ci. La grand-mère des petits futs appelait pour prendre en charge ceux-ci avant le départ de la femme pour l'hôpital. Heureusement pour eux, ils ne seraient pas seuls pendant les jours d'absence de leur mère. Lorsque nous étions obligés de placer les enfants dans une famille d'accueil, cela était bien plus compliqué pour les enfants. Ils avaient besoin du réconfort de leur famille.

Le père de famille n'était pas près de sortir de prison avec les preuves que portait sa femme sur le corps. Tant mieux. Cet homme n'avait aucune conscience de la chance qui lui avait été offerte. Une famille... cela se chérissait... il en avait fait une horreur. Avec quelle image ses enfants allaient-ils grandir des hommes ? ce petit garçon allait-il, dans le futur, prendre exemple sur lui ? ses deux petites filles allaient-elles penser que cela était normal de subir la violence d'un homme ?

Il fallait agir très vite lorsque la première violence était commise. Malheureusement, comme cette maman, la plupart des victimes ne réagissaient pas, espérant que leur conjoint finirait par changer. Cela n'était qu'illusion. Une personne qui inflige des coups à son partenaire sans conséquence recommencera. Il ne s'en voit pas puni, il ne perde pas le contrôle sur leur victime, alors pourquoi se réfréner ? cela était la triste réalité...

Dix minutes plus tard, après que l'homme fut emmené et que la grand-mère fut arrivée, la femme fut emmenée à l'arrière de l'ambulance. Son état était stable mais elle en avait pour plusieurs semaines de convalescence. Nous rassemblions notre matériel et fûment appeler sur un autre lieu. La nuit éveillait toujours le côté sombre des gens. Un accident sous l'emprise de la drogue venait d'avoir lieu sur l'autoroute I-20, qui traversait l'état. Une collision des trois voitures dans un délai de fuite entre le poursuivant et la police. D'après le premier rapport, quatre morts étaient à déploré. Deux adultes et deux enfants en bas âge. Je serrais la mâchoire en parcourant le trajet qu'il nous fallait faire pour y parvenir.

A blinding encounterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant