A blinding encounter

Chapitre 39 : Mase

Elle s'était endormie. Le médecin était venu la voir une demi-heure plus tôt. Elle n'avait rien de casser, aucune conséquence physique à long terme. Quelques hématomes parsemés son corps et son visage. Sa lèvre fendue ne demandait pas de soin particulier. Il lui avait seulement appliqué un pansement cicatrisant. Brett et moi avions été soulager d'apprendre qu'elle n'avait pas de traumatisme grave physique au niveau de son intimité.

D'après le médecin, elle avait tenté de se battre mais avait fini par laisser tomber, ce qui l'avait sauvé de plus de souffrances. Cela me fendait le cœur.

La police était passée, également. Ils avaient eu besoin de l'interroger bien évidemment. Il avait besoin de toute l'histoire pour former le dossier de l'affaire et le boucler. Brett avait bien demandé à faire cela plu tard, que ce n'était pas le moment, et j'étais d'accord avec lui, mais Channy était intervenu pour que son frère les laisse entrer. Elle voulait en finir au plus vite. Elle avait relaté ces cinq jours, isolée de tous. Cela avait été un récit insupportable à écouter. Brett avait même fini par sortir de la chambre, me demandant silencieusement de ne pas la laisser seule avec eux. Je m'étais alors avancé et capturé sa main. Il fallait qu'elle se sente soutenue, aimée alors qu'elle était obligée de ressasser cette horreur. Pendant cet entretien, elle avait appris que la mort d'Alexander était dû à notre confrontation. Elle avait serré ma main fortement en l'apprenant, comme reconnaissante. Lorsqu'ils sont enfin partis, elle avait bien tenté de discuter de ce fait mais elle semblait bien trop épuisée. Je lui avais ordonné de se reposer, que nous aurions tout le loisir, à l'avenir, d'en parler mais qu'il fallait absolument qu'elle se repose pour le moment. Elle n'avait pas répliqué. Elle s'était seulement allongée, remonter ses draps jusqu'à son visage et replier ses jambes sur son ventre, puis s'était endormie rapidement. Son souffle tranquille m'apprit qu'elle ne feintait pas le sommeil.

Je m'étais laissé tomber sur le fauteuil près du lit. J'avais mis mes mains sur mon visage et soufflais fortement. J'étais épuisé aussi. Ces derniers jours avaient été horriblement fatigants. Brett et moi avions passé nos journées à la chercher et nos nuits à nous laisser bouffer par nos pensées angoissantes. Nous ne dormions que très peu. Comment le pouvions-nous alors qu'elle pouvait être en train de souffrir ? Comment pouvions-nous profiter d'heure de sommeil alors qu'elle n'était pas auprès de nous, en sécurité ? Cela aurait été impossible.

Je le regardais à présent. Je n'osais pas la lâcher du regard, de peur qu'elle ne disparaisse. Pourtant, j'aurais bien posé ma tête sur le lit pour prendre un peu de repos. Mes yeux me piquaient sévèrement. Mon esprit partait dans tous les sens. J'avais besoin de dormir.

L'infirmière, qui était venue voir Channy plus tôt, entra dans la chambre, le regard compatissant lorsqu'il se posait sur Channy. Elle s'avança dans la pièce sans la lâcher du regard, non plus. Elle ne faisait pas attention à moi. Elle déposa sa main sur le bras de la jeune femme avant qu'une larme coulait sur sa joue.

- Ma grande sœur a subi la même chose que votre amie, raconta-t-elle d'une voix tremblante.

Je compris immédiatement son émotion lorsqu'elle entrait dans cette pièce.

- Elle était sortie un soir avec ses amis, lorsqu'elle était à l'université... quelqu'un avait mis un produit dans son verre. Elle ne buvait pas d'alcool pour ne jamais perdre le contrôle lorsqu'elle était entourée d'inconnus alors elle avait été surprise et effrayée lorsqu'elle a commencé à se sentir bizarre. Elle a cherché ses amies pour demander de l'aide car elle avait compris ce qui se passait... elle ne les a pas trouvés... en revanche eux l'ont trouvé... après cela, elle n'a plus été la même. La très intelligente et joyeuse Shelby n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle ne sortait plus de sa chambre. Elle a abandonné ses précieuses études en histoire de l'art. Elle ne parlait presque plus. Elle se faisait grignoter intérieurement petit à petit... quatre semaines plus tard, on l'a retrouvé dans sa salle de bain, les poignets tranchés... j'avais perdu ma sœur à cause de ces enfoirés... je suis désolée si mon manque de professionnalisme concernant Channy, vous dérange, finit-elle par se tourner vers moi. Elle me la rappelle mais si cela vous importune, vous pouvez demander qu'on attribue une autre infirmière à votre amie mais mon implication pourrait être bénéfique pour votre amie...