A blinding encounter

Chapitre 30 : Channy

Je ne m'y attendais absolument pas. Ses lèvres étrangères posées sur les miennes n'étaient pas censé être là où elles se trouvaient. J'avais cherché à le mettre en garde. J'avais même extrapolé le déroulement de mes relations afin de voir s'il tenait assez à moi pour passer outre. Je ne pensais pas qu'il aurait cette réaction. Je m'attendais à ce qu'il fuit la situation, ou alors, dans toute sa générosité, qu'il me demande du temps pour réfléchir à tout cela. Au lieu de cela, il avait capturé mon visage, avait serré mes joues entre ses mains et s'était jeter sur mes lèvres comme un assoiffé.

Cela faisait près de trois ans qu'un homme n'avait eu droit à autant d'intimité de ma part. Je devais avouer que cela m'avait manqué. Sa bouche était douce, tendre et pourtant, si affamé. Cela ne faisait que quelques secondes qu'il avait posé ses lèvres sur les miennes et je n'avais toujours pas eu de réaction alors qu'il essayait de me sortir de ma torpeur par un petit coup de langue. J'aurais dû m'activer à mon tour mais cela était trop improbable. Je n'arrivais pas à me mettre dans la tête qu'il m'embrassait réellement. Pourtant, mon cœur tambourinait contre ma cage thoracique. Mes lèvres ressentaient sa chaleur. Mon corps ressentait l'excitation montée en flèche. Mon inaction sembla le dérouter suffisamment pour stopper tout mouvement et s'écarter lentement de mon visage. Je pouvais sentir son regard perdu sur moi. Comment pouvait-il ignorer mes paroles si assommantes ?

- Channy ?

- Je suis désolée... dis-je en me levant.

- Non, c'est moi qui le suis. Je pensais que c'était ce que tu voulais aussi...

- Oui, m'exclamais-je. Bien sûr que oui. Je le voulais. Je ne sais pas... pourquoi tu ne réagis pas comme quelqu'un de sensé quand on te dit ce genre de chose ?

Je l'entendis se lever à son tour pour venir me rejoindre. Je m'étais écarté du lit, complètement perdu, si bien que je semblais être à l'autre bout de la pièce, à présent. Il se posta devant moi. Il caressa, de ses mains, mes bras nus, de bas en haut, en soupirant.

- Sais-tu ce qui m'a donné envie de rechercher l'amour ? me demanda-t-il.

Perplexe, je secouais la tête, les sourcils froncer.

- Le besoin de posséder une connexion si forte avec quelqu'un qu'il nous serait impossible de vivre sans l'autre. Être aimé au point de devenir l'homme le plus important au monde dans les yeux de la femme qui m'accompagnera tout le reste de ma vie.

Cela ne me surprit aucunement. Brett inspirait à la même chose depuis qu'il avait revu Cassie. Il m'avait confié qu'il était temps pour lui de penser à ce que l'avenir avait à lui offrir, en dehors de sa vie professionnelle et personnelle. Il disait être en âge de penser à sa vie privée, également. Mase et lui avait le même âge et l'appel à la stabilité semblait sonner pour ces deux-là.

- J'ai un collègue, Conroy, qui est accessoirement aussi mon ami, qui vit une vie de famille qui donnerait envie au plus indécis des hommes de posséder ce qu'il a, continua-t-il en l'absence de mes réactions. Les yeux de sa femme brillent de mille feux lorsqu'ils se posent sur lui. Ses deux gamins le regardent comme s'il était un héros. Chaque matin, après son service, il rentre chez lui avec un sourire bienheureux parce qu'il sait ce qui l'attend chez lui.

C'était l'histoire la plus belle que je n'avais jamais entendue. Mes parents étaient comme ce Conroy et sa femme. Ils s'aimaient d'une passion sans limite. Voir, quotidiennement, l'amour qui émanait d'eux, était un véritable cadeau. Aussi, je comprenais ce qu'il voulait dire. Il était vrai que c'était beau à voir.

- Tu veux la même chose, concluais-je.

Il remonta ses mains de mes bras à mes joues en posant son front sur le mien.