Chapitre 1 : Premier Jour (Partie1)

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Deux mois. Deux mois à faire la grasse matinée. Et aujourd'hui, mon réveil vient de me tirer d'un rêve dont je ne me souviens déjà même plus alors qu'il n'est qu'à peine six heures et quart. Le soleil est déjà parfaitement levé, (contrairement à moi qui somnole en grommelant comme un ours au sortir d'un long hiver d'hibernation), comme en témoignent les rayons aveuglants qui se faufilent à travers les volets de la fenêtre de ma chambre. Et je soupire. Je soupire, car je sais que dans très exactement dix secondes, une lourde masse va me tomber dessus. J'entends déjà ses pas d'éléphants gronder rapidement en claquant contre le parquet du couloir.

Huit.

Bam. Bam. Bam.

Six.

« Aïe ! Putain ! ¡Mierda! ¡Puerta capullo! »

Oh, elle s'est encore cogné le pied dans la porte de la salle de bain, on dirait. Cette pensée me fait aussitôt esquisser un sourire sadique. Finalement, malgré le réveil difficile, cette journée commence plutôt bien.

« Raven ! Langage ! j'entends ma mère crier depuis la cuisine, à l'étage du dessous. »

« ¡Disculpe Mom'! hurle le fléau de cette maison. Un fléau dont je ne pourrais pas me passer, évidemment. Mais un fléau quand même.

Deux.

Un.

VLLLAAAANNNNN !!!!! fait la porte de ma chambre s'ouvrant dans un grand fracas, pour s'écraser contre le mur. Et une hispanique toute excitée, les cheveux bruns lisses encore en bataille, toujours vêtue de son pyjama jaguar, me saute littéralement dessus, s'affalant autant sur moi que sur la place libre de mon lit.

« Clarkiiiiie ! Qu'est-ce que tu fous ? Lève-toi ! C'est la rentrée ! T'as oublié ou quoi ? C'est l'premier jour d'Octavia dans not'lycée. Faut pas qu'on soit en retard ! me hurle-t-elle dans les oreilles en riant, avant de m'arracher ma couette. »

« Ehhhh ! je proteste, mais elle me fait taire en m'envoyant une de mes peluches dans la figure. Elle est vraiment surexcitée ce matin. C'est bon Reyes ! J'me lève. Et je bondis brusquement de mon lit, renversant ma sœur adoptive au passage, avant de me mettre à courir vers la salle de bain que nous partageons toutes les deux, nos parents ayant la leur à l'intérieur de leur suite parentale. Prem's à la douche ! »

Je l'entends protester et sauter hors du lit, mais ne m'en préoccupe pas, me dépêchant plutôt de claquer la porte et de retirer mon pyjama à la hâte pour me faufiler dans la douche à l'Italienne que mes parents ont fait installer il y a deux ans, à la place de notre ancienne baignoire. Raven avait d'ailleurs bien râlé pour ça. Elle adorait y prendre de longs bains qui l'incitaient à monopoliser un peu trop la pièce.

Cela fait désormais huit ans que mes parents l'ont adoptée, lorsqu'on avait aux alentours de neufs ans, et je crois que devenir sa sœur a été l'événement le plus important de ma vie. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle, et je ne sais pas où elle en serait sans nous. Avant d'être recueillie par notre famille, elle était ma meilleure amie depuis le Kindergarten (le jardin d'enfant = école maternelle aux USA).

Malheureusement, son père est parti avant sa naissance, ne voulant pas d'un bébé sur les bras ; et sa mère, ayant des difficultés financières et familiales, ne parvenait pas à subvenir aux besoins de son enfant. Elle s'est alors noyée dans son chagrin, mais surtout dans l'alcool. C'est pour acheter ses bouteilles de vodka qu'elle dépensait la plupart de son maigre salaire, à tel point qu'elle ne pouvait plus nourrir correctement Raven, que j'invitais souvent à manger à la maison pour ne pas la laisser dépérir, ainsi que Finn Collins, son voisin de notre âge, qui s'est toujours bien occupé d'elle. Puis un jour, la mère de Raven a bu le verre de trop. Elle s'est écroulée dans son salon, et ne s'est jamais réveillée.

The 100 : Vertige - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant