Chapitre 18 : Confusion

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(Musique recommandée : Bad Liar – Selena Gomez)

Lundi 28 septembre 2015, 13h12 :

Avion privé d'Augustus Woods, vol en direction de San Francisco :

Point de vue de Lexa :

« Lex', tu es sûr que tu veux pas prendre un Xanax ? Parce que là, on dirait qu't'es en train de vivre une expérience de mort imminente... »

Je secoue nerveusement la tête en essayant de paraître détendue. Cela n'a rien d'aisé avec ces maudites turbulences ! « Je t'assure que ça ira, Lincoln. Ne t'en fais pas. »

Respectant mon choix, mon cousin se désintéresse de moi quelqu'un instant pour attraper la télécommande de la télévision. Puisque Lincoln et ses parents sont, eux aussi, conviés à San Francisco pour l'anniversaire de Woods Corporation, ils en ont profité pour faire le voyage avec Titus, mon père et moi. Mon oncle Ryder et ma tante Indra se sont installés dans l'espace salon, Titus a rejoint le personnel du jet et mon père s'est enfermé dans son bureau pour poursuivre son travail. Quant à Lincoln et moi, nous nous sommes réservés l'espace télévision pour regarder ensemble les trois derniers épisodes de la saison cinq de Game of Thrones, puisque je n'étais pas encore à jour et que j'en avais assez que Clarke essaye de me spoiler pendant nos cours de business.

« Bon, tu veux faire quoi maintenant ? Il nous reste encore deux heures de vol... Ça te dirait de recommencer une partie de Resident Evil : Revelations 2 en coop ? me demande Lincoln en allumant la PlayStation 4. Ça fait longtemps qu'on n'a pas cassé du zombi ensemble. »

« Désolée Linc, mais je crois que ça va pas être possible, dis-je en me cramponnant au cuir de la banquette lorsque l'avion est secoué d'une nouvelle turbulence. Je crois que je vais aller m'allonger dans la chambre en attendant que ça passe... »

Mon cousin se contente d'acquiescer et se détourne de moi pour lancer son jeu. Quant à moi, je me lève de la banquette et quitte l'espace télévision pour rejoindre le couloir, en refermant la porte derrière moi.

« Ça ne va pas Lexa ? Tu es toute pâle, m'apostrophe la mère de Lincoln, alors que je sors de la pièce cloisonnée. Encore ton aérophobie ? Tu devrais aller te reposer... » Assise près de mon oncle sur la banquette, la presque quinquagénaire me lance un regard prévenant. Constater à quel point Indra se soucie de moi, au contraire de mon père, me comble de joie d'une part, et m'attriste de l'autre.

« Oui. J'y allais justement... » Ma tante par alliance et professeure d'escrime hoche la tête, et je tourne les talons pour longer le couloir jonché de hublots. Je passe devant la porte du bureau de mon père, qui est fermé, la salle de bain, puis, j'atteins enfin la porte du fond.

J'entre dans la chambre, la pièce la plus grande, assez spacieuse pour accueillir un lit double, deux tables de chevet et une commode sur laquelle repose un vase garni de fleurs fraîches ; tout ça sans que la pièce ne paraisse étriquée. Elle est même aussi spacieuse que la plupart des chambres de maisons ordinaires. Cet avion est un véritable appartement...

Je m'allonge par-dessus les couvertures et tente de me détendre en faisant le vide dans ma tête ; bien qu'il me soit difficile de faire abstraction du fait que je me trouve dans une boîte de conserve à cent millions de dollars, plusieurs milliers de kilomètres au-dessus du sol... Dans mon malheur, j'ai au moins l'immense chance de faire le voyage dans le jet privé de mon père. Je n'ose même pas imager ce que peut être un voyage dans un vol commercial avec... les autres, passagers, les sièges inconfortables, le manque d'espace, l'absence de télévision, de réseau, de lit et... de toilettes décentes.

The 100 : Vertige - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant