Chapitre 23 : La Reine de Cœur

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Dimanche 11 octobre 2015, 10h03 :

New York, Manhattan, quartier de Lenox Hill, Appartement Dichen :

Point de vue de Clarke :

Une lumière douce et claire vient chatouiller mes rétines à travers mes paupières. Encore ensommeillée, je soupire de bien-être en humant à pleins poumons le parfum de jasmin qui embaume le tissu de l'oreiller. L'esprit embrumé par la réminiscence floue de mon dernier rêve, je me souviens vaguement m'être endormie dans la chambre de Lexa, sur le côté gauche de son lit, du point de vue de l'entrée. Les yeux clos, j'aventure ma main sur sa place et soupire d'aise en rencontrant ses jambes étendues sur le matelas, couvertes par la soie délicate de son pyjama.

Elle est toujours là.

J'ouvre les yeux en papillonnant les paupières et lève la tête vers la brune. Elle se tient assise contre la tête de lit, son livre à la main ; ses yeux pénétrants m'enveloppent de leur regard protecteur, timidement planqué derrière ses lunettes aux nuances havane en écailles. La lumière du jour éclairant somptueusement son visage radieux, je remarque combien cet accessoire la rend mignonne. Cela lui confère un petit air studieux absolument adorable. Ses lèvres sont à peine étirées en une fine ébauche de sourire, et je me sens envahie d'une chaleur agréable dans le cœur, lorsque je comprends qu'elle est restée ainsi auprès de moi afin de veiller sur mon sommeil.

« Salut, dis-je d'une voix un peu rauque. »

« Bonjour, Clarke, répond Lexa d'une voix suave, me retournant l'estomac à la façon particulièrement sensuelle dont elle insiste sur mon prénom. Tu as bien dormi ? »

« Humm... oui, très bien, affirmé-je en bâillant, sous le regard bienveillant de mon amie. » Je me redresse en m'étirant et tourne mon intérêt vers le livre de Lexa. « Tu révises ? demandé-je avec étonnement. »

« Il le faut bien : je candidate pour intégrer Harvard l'année prochaine. »

« Wow ! lui lancé-je d'un ton exagérément impressionné. Ambitieuse ? ajouté-je pour la taquiner en haussant un sourcil. »

Lexa esquisse un petit sourire en coin. « Évidemment ! » Son assurance, son air effronté et ses longs cheveux bruns en désordre, qui encadrent son regard vert intense, la rendent terriblement sexy.

Est-ce cette image que Costia est, d'ordinaire, la seule dotée du privilège de contempler ?

« Je ne t'avais jamais vu porter des lunettes, avant hier, m'avisé-je soudainement. »

Le regard de Lexa s'assombrit quelque peu, pour ma plus grande déception. « C'est nouveau, m'explique-t-elle. Je dois les porter pour lire et travailler. Mon père me les a fait faire pour éviter de fatiguer ma vue. »

« C'est attentionné de sa part, je réponds machinalement. »

« Ou plutôt pour augmenter ma productivité. »

Je baisse les yeux, comprenant ma naïveté ; Lexa se lève et marche jusqu'à la table basse, rapportant avec elle un plateau, qu'elle dépose sur le lit, sous mon regard surpris. « J'ai rapporté ça de la cuisine, annonce-t-elle d'un ton neutre, tandis que je découvre, émerveillée, des pâtisseries maison, des viennoiseries françaises, une salade de fruit et un thermos contenant du chocolat chaud, accompagné de deux bols encore vides. Je ne savais pas ce qui te plairait le plus, alors j'ai pris un peu de tout. » La brune passe une main dans ses cheveux, m'adressant un petit sourire mal assuré, avant de s'assoir sur le bord du lit, à moitié en tailleur, juste en face de moi.

The 100 : Vertige - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant