Chapitre 30 : Ce Qui Doit Être Dit (Partie2)

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(Musique : Telepath - Conan Gray)

Samedi 17 octobre 2015, 14h17 :

New York, en voiture, vers l'appartement Wendell :

Point de vue de Lexa :

Le moteur de la voiture ronronne selon les accélérations de mon chauffeur, me berçant de ses vibrations soudes et étouffées. Mes pensées vagabondent d'elles-mêmes, me ramenant à mon réveil dans le lit de Clarke. La réminiscence de son parfum de vanille étalé partout sur les draps hante encore mon esprit embrumé. Je sens encore mes paupières devenir légères, s'ouvrir avec aisance pour découvrir le soleil filtrant à travers les volets ; mon corps parfaitement détendu, simplement engourdi par mon long sommeil. Le coin de mes lèvres s'étire un peu niaisement en me rappelant mon bâillement d'aise, tandis j'humais paraissaient l'oreiller de Clarke, afin de m'imprégner une dernière fois de son parfum avant de me lever, de m'habiller et de descendre au rez-de-chaussée pour la trouver en train de dessiner au fusain dans le fauteuil de son père en face de la baie vitrée donnant sur le jardin.

Cette nuit encore, comme toutes celles passées auprès de mon petit ange : pas de cauchemars, pas de pleurs incontrôlables, pas de crises d'angoisse. Pour dire vrai, j'ajouterais même que je ne me souviens pas avoir passé une nuit aussi reposante et réparatrice depuis des années. Mon cerveau me semble à nouveau frais et mon corps souple et, surtout, en vie.

Seul mon cœur n'est pas aussi léger qu'il ne le devrait, car le temps est venu pour moi d'affronter l'une de mes plus grandes peurs : décevoir et faire du mal à ceux pour lesquels je compte. Oui, le rêve d'hier soir, le rêve de cette matinée et de ce déjeuner cher les Griffin est désormais loin. Désormais, je dois dire ce qui doit être dit à celle qui doit de l'entendre.

« Nous sommes arrivés, Mademoiselle Woods, m'informe Morgan Jones en s'arrêtant face à l'entrée du building. »

Je remercie mon chauffeur et lui demande de bien vouloir m'attendre, lui assurant que je n'en aurais probablement que pour une heure, deux tout au plus. Tandis que l'ascenseur gravit les étages, je sens mon cœur s'accélérer, mais pas d'une façon délicieuse et grisante, comme lorsque Clarke est près de moi ; non, il tambourine contre ma poitrine d'une manière fortement désagréable. L'adrénaline se déverse également dans les flots déchainés de mon sang à travers mes veines, me tenant en alerte. En un mot : je suis stressée. Costia est ma première copine et la perspective de notre rupture imminente ne m'apparaît pas comme des plus chaleureuses, d'autant plus qu'elle est ma seule véritable amie en dehors d'Anya et —si l'on peut toujours la considérer comme telle, compte tenu de mes sentiments à son égard— de Clarke.

L'ascenseur ouvre ses portes directement sur le gigantesque salon vestibule. Je tente de réprimer mes tremblements d'appréhension, tandis que j'emprunte les escaliers afin d'atteindre le couloir du premier étage. Je me fige ensuite devant la porte de la chambre de Costia, mon cerveau me jouant un tour cruel. Je me rappelle la soirée du vendredi 11 septembre, cette nuit où j'ai demandé à Costia de devenir ma petite amie ; cette nuit où j'ai fait l'amour pour la première fois, cette nuit où la première pensée qui m'a traversée l'esprit après m'être remise de mon orgasme a été pour une autre fille que celle qui me l'avait procuré.

Il faut croire que déjà à ce moment-là, mon inconscient ne voyait plus le monde qu'au travers de Clarke.

Cette pensée me fait un peu honte. Mon histoire avec Costia était perdue d'avance ; elle n'avait plus aucune chance de fonction au moment même où mes yeux se sont posés sur celle qui possède aujourd'hui mon cœur, le jour de la rentrée. Avant même d'avoir débuté, le "Lostia" était condamné. Cela sonne si tragique ; pourtant cela me semble si stupide. Malgré tout, je ne regrette rien. Bien que mes sentiments pour Costia n'aient rien de comparable à la puissance de ce que je ressens pour Clarke, je tiens énormément à la belle rousse aux yeux gris et chacun des moments que j'ai vécus avec elle restera toujours gravé dans ma mémoire comme une expérience formidable. Mais cela ne peut plus durer.

The 100 : Vertige - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant