Vendredi 6 novembre 2015, 22h06 :
New York, Manhattan, quartier de Midtown, Museum of Modern Art :
Point de vue de Lexa :
Je déglutis. Clarke m'observe attentivement en attendant ma réponse. Je me sens un peu nerveuse, je dois bien l'avouer. Elle n'a pas cessé de faire de l'effet, ce soir ; et il m'est difficile d'ignorer les réactions de mon corps qui, si je les écoutais, me pousseraient à plaquer ma belle blonde contre un mur, à la déshabiller et à la faire mienne sur le champ. Mais je ne suis pas sûre que ce serait une bonne idée.
De toute manière, je doute que ce soit ce que Clarke ait en tête.
Et... même si c'était le cas... je ne me sens pas du tout prête à faire l'amour avec elle.
Avec Clarke, cela n'a rien à voir j'avoir ce que j'ai pu expérimenter auprès de Costia. Avec Costia, je voulais essayer de nouvelles choses. Je voulais savoir ce que ça faisait de se faire toucher par quelqu'un, de toucher cette personne... Bien sûr, je tenais à elle. Mais nos étreintes charnelles n'ont jamais eu aucune profondeur à mes yeux. Elles relevaient avant tout de l'ordre de l'expérience, du plaisir et du divertissement. Alors qu'avec Clarke... Si cela doit se passer... et j'espère de toute mon âme que cela se passera... l'expression "faire l'amour" prendra tout son sens pour moi. Parce que je ne suis pas seulement attirée par Clarke : je suis amoureuse d'elle. Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un auparavant et, quelques fois, cela m'effraie un peu. J'ai besoin de temps pour m'y faire, mais aussi pour apprivoiser toutes ces sensations merveilleusement exacerbes que Clarke me fait ressentir avec le moindre de ses regards, le montre de ses mots, le moindre de ses touchers.
Néanmoins, j'ai confiance en elle maintenant. Et je sais qu'elle aussi a encore besoin de temps pour s'habituer à tout ça. Je me sens bien avec elle et, pour être tout à fait honnête avec moi-même, moi aussi je brûle d'envie de la serrer dans mes bras. Le cœur un peu plus léger, j'accepte donc sa proposition un peu audacieuse : « D'accord. Allons-y. »
Clarke m'adresse un large sourire et m'attrape la main. Nous nous enfuyons toutes les deux de la salle en essayant de ne pas nous faire remarquer, comme deux fugitives. Notre comportement peut paraître étrange de l'extérieur, mais je m'en fiche. Je trouve la situation particulièrement exaltante. Je me surprends même à rire avec Clarke lorsqu'elle se met à glousser en ouvrant la porte des toilettes. Une fois à l'intérieur, elle me pousse dans une cabine et tourne le verrou pour que nous soyons tranquilles au cas où quelqu'un viendrait, puis se jette dans mes bras. Je la réceptionne et la presse contre moi. Un sentiment de joie se répand soudain dans mes veines, partant de mon cœur pour atteindre les moindres recoins de mon corps, à l'instar de mon sang bouillonnant.
Je ne crois pas m'être sentie aussi bien depuis vraiment très longtemps. Grâce à Clarke, je m'imprègne enfin de la définition du mot "heureuse". Heureuse : c'est ce que je suis en ce moment, ce que je suis j'ai-je suis avec elle. Et je ne veux pas que ça s'arrête... Clarke se remet à glousser quand je fais glisser une de mes mains le long de sa taille, par-dessus le tissu fin de sa robe. Le contact a dû la chatouiller et elle me regarde les emplis du même bonheur que je ressens. C'est un peu étrange, mais en cet instant, j'ai l'impression que la connexion qui existe entre nous se trouve particulièrement forte. C'est un peu comme si je ressentais son euphorie et qu'elle ressentait la mienne.
De plus, je me sens beaucoup plus sereine à présent qu'elle est au courant pour ma synesthésie. Jusqu'à ce soir, j'ignorais vraiment tout de ma particularité. Pour moi, cela allait de soi : les lettres, les mots et les notes de musique ont des couleurs ; les couleurs ont des sons et les données apparaissent spatialement dans ma tête. Lorsque Clarke m'a passé son téléphone, j'ai pu lire qu'il y existait des dizaines de synesthésies recensées. La mienne est multiple, apparemment. C'est vraiment étrange de me dire que tout ce que je vois et que j'entends depuis toujours, les autres ne le perçoivent pas. Je ne suis pas certaine de vouloir en parler à tout le monde, mais le fait que Clarke le prenne très bien me rassure. Au moins, je ne suis pas complètement folle, mais juste un peu différente... Comme pour tout le reste.
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The 100 : Vertige - Partie 1
FanficTHE 100 : VERTIGE - PARTIE 1 : LÀ OÙ TOUT A COMMENCÉ Alexandria Woods, ou plutôt Lexa, est une adolescente brillante, destinée à ce qui semble relever d'un avenir glorieux. Pourtant, elle est perdue. Perdue dans un monde ou la célébrité que lui impo...