Chapitre 8 : S'amuser !

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(Musique recommandée : So Serious - Sam Smith)

Lundi 14 septembre 2015, 7h32 :

New York, Manhattan, Rothenberg's High School :

Point de vue de Lexa :

Clarke, 7h32 : Je viens de semer Raven. Kyle m'a servi de diversion 😋 Je suis devant de mur à trophée. Tu me rejoins ?

Je souris intérieurement en tapotant rapidement mon clavier :

Lexa, 7h32 : J'arrive tout de suite !

Je suis bien contente de ne pas m'être rendue au lycée avec Anya ce matin. De cette façon, elle ne sera pas là pour attirer continuellement l'attention de Clarke.

Un léger sourire pendu aux lèvres, je demande à mon chauffeur d'arrêter la voiture quelques mètres plus tôt. Un homme d'une soixantaine d'année est recroquevillé à terre, sur le trottoir, sous une épaisse couverture de laine. Je l'avais déjà remarqué jeudi, puis vendredi. Il a l'air d'avoir élu domicile dans cette petite alcôve, entre deux immeubles. Je m'approche de lui et dépose un billet de cinquante dollars dans son verre vide. Je déteste voir des personnes à la rue. Je me suis toujours sentie illégitime à faire partie d'une famille possédant de nombreuses propriétés inoccupées un peu partout dans le monde, alors que certains n'ont pas de maison. L'homme écarquille les yeux et relève la tête vers d'un air stupéfait. « Mademoiselle, vous... vous êtes folle ! C'est trop ! Je ne peux pas accepter... »

« Bien sûr que si, dis-je d'un ton sans appel, mais son moins aimable. Vous en avez plus besoin que moi. Promettez-moi seulement d'en faire bon usage ! » Sur ces mots, je suis lui adresse un léger sourire bienveillant et m'empresse de gagner le lycée pour rejoindre Clarke. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie d'humeur aussi joyeuse. En fait, cela faisant longtemps que je ne m'étais seulement sentie... de bonne humeur.

Ce matin, lorsque je me suis levée, je ne m'étais pas sentie aussi motivée depuis des mois pour sortir de mon lit. Et pourtant je suis par nature une personne qui n'éprouve que rarement des difficultés à se réveiller tôt. Mais ce matin, c'est différent. Ce matin, je me sens remonté comme jamais, presque euphorique. Et ça, ça n'est pas du tout quelque chose d'habituel chez moi, qui suis plutôt d'ordinaire calme et blasée.

Cependant, ce matin, je suis bien une véritable pile électrique. Et depuis que Clarke a commencé à m'envoyer des messages, il y a un petit quart d'heure, alors qu'elle était dans sa voiture (Raven était au volant puisque la blonde, comme elle me l'a expliqué, n'a pas encore passé son permis, contraient à sa sœur.) et moi dans la Tesla de mon père, conduite par Morgan ; je peine à retenir mes sourires compléments idiots et béats. Ça aussi, c'est inhabituel. Ordinairement, je ne souris qu'aux caméras, ou bien aux personnes pour lesquelles je dois paraître agréable, mais jamais parce que j'en ai vraiment envie.

Peut-être est-ce mon week-end qui m'a plongé dans cet état d'euphorie ? Ma récente relation avec Costia ? Ma première fois ? Notre samedi à deux, lorsque nous nous sommes promenées en ville avec nos lunettes de soleil alors qu'il n'y avait presque pas de soleil, tout ça pour éviter les paparazzis qui en ont toujours après moi ? Costia a pris mon bras, et nous sommes baladés le long des quais de l'Hudson River. C'était très romantique, même si Morgan nous suivait à distance respectable, afin d'intervenir s'il se présentait pour nous un quelconque danger.

Pourtant, hier matin, je ne ressentais pas du tout la même pas exaltation qu'aujourd'hui. Je me sentais même un peu déprimée, à vrai dire. Et puis je n'arrêtais pas de me demander si Clarke avait passé une bonne journée avec ses amis. Si je n'avais pas été engagée auprès de Costia, j'aurais tellement aimé la rejoindre... Pendant tout mon dimanche, je n'ai pas cessé de lui écrire de message, puis de les effacer, n'osant rien envoyé. Alors que je suis si sûre de moi d'habitude...

The 100 : Vertige - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant