Chapitre 38 : Détruire

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Vendredi 30 octobre 2015, 15h17 :

New York,

Point de vue de Lexa :

« Bonjour Commissaire, dis-je avec un léger sourire en coin en entrant dans le bureau du chef de la police, la pochette en carton de John sous le bras. »

En m'apercevant, le visage du commissaire McCreary s'assombrit. Assis à son bureau, ses longs cheveux bruns lui tombant toujours d'un seul et unique côté du crâne et sa barbe toujours aussi mal entretenue, il repose son stylo sur son dossier, d'un geste agacé, avant de se donner un air de convenance. « Alexandria Woods. Je dois dire que je n'espérais pas vous revoir. Je vous en prie, allons droit au but, que voulez-vous cette fois ? »

« Ne soyez pas si renfrogné, rétorqué-je d'un ton jovial. Je ne viens pas pour vous soutirez des informations. En fait, je suis là pour vous aider à faire votre travail, ajouté-je en faisant claquer la pochette cartonnée sur la table de bureau, par-dessus le dossier que traitait le commissaire avant mon arrivée. » Le chef de la police m'observe alors d'un air méfiant, auquel je réponds par un regard inébranlable. Je suis déterminée et ce n'est certainement pas le commentaire qui réussira à s'opposer à moi. J'appui une de mes mains contre le bureau et lui désigne la pochette de l'autre : « Voici des preuves impliquant un jeune homme, Finn Collins, dans un trafic de cocaïne. Il deal pour le compte du patron du bar où il travail, le Grounder's. Tout est dans le dossier. »

J'observe avec satisfaction le commissaire pousser un soupir agacé, avant de ne dénouer les élastiques de la pochette cartonnée et de commencer à parcourir les preuves récoltées par Murphy. Lorsque je remarque une petite ride apparaître entre les sourcils de l'homme hautement gardé, je sais déjà que j'ai gagné. Paxton McCreary vient de se rendre compte que ne buffle pas et qu'il tient là une véritable affaire sur laquelle enquêter. Je souris intérieurement, éprouvant un plaisir un peu sadique en imaginant la tête que fera Finn lorsque la police sonnera à sa porte.

Je crois que pour la première fois, je comprends véritablement la satisfaction malsaine que ressent mon père lorsqu'il fait couler un concurrent, corrompt un politicien ou se débarrasse de certain gêneur. Je dois admettre que j'éprouve du plaisir à jouer le rôle de la reine de cœur, ou encore de la commandante, comme me surnomme John Murphy. Lorsque je feins la nonchalance, que j'utilise mes gestes, mes regards pour pousser les autres à faire ce que je veux, je me sens tout à fait moi. C'est comme si, lorsque je suis simplement Lexa, je refoulais en permanence ma vraie nature pour m'abaisser au niveau des autres. Lorsque je suis Alexandria Woods, c'est tout le contraire : j'ai le sentiment de m'élever, d'accomplir ce pourquoi je suis née.

Ma mère souhaitait que je devienne une bonne personne, quelqu'un de gentil, d'altruiste ; un être de bien. Cependant, je sais aujourd'hui que je ne deviendrais jamais cette personne. J'en serais incapable. J'aime exercer une influence sur autrui et j'aime l'utiliser. J'aime être le maître du jeu, dévoiler mes cartes au moment opportun pour faire tomber mes adversaires et remporter la victoire. C'est ce qui me différentie de mon frère et de mes cousins : je suis une véritable Woods, pour le meilleur et pour le pire.

« Avez-vous les photographies originales ? m'interroge le commissaire en relevant les yeux du dossier incriminant Finn. J'aimerais les transférer à mon équipe informatique pour attester de leur authenticité. »

Je sors de mon sac la clé USB que m'a remise mon espion après le départ de Clarke et Finn mais, au lieu de la tendre au chef de la police, je lui annonce : « Ce ne sera pas gratuit, commissaire. Vous vous doutez bien que je ne fais pas cela pour le simple plaisir de vous aider. »

The 100 : Vertige - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant