Chapitre 21 : Confiance (Partie2)

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Samedi 03 octobre 2015, 05h28 :

New York, Manhattan, quartier de Manhattan Valley, Appartement Wendell, chambre de Costia :

Point de vue de Lexa :

Je sursaute lorsque mes yeux se posent sur une silhouette élancée, vêtue d'un tailleur. Mon regard rencontre sa chevelure blonde et ondulée, encadrant son visage jusqu'à hauteur d'épaule ; puis, se fige lorsque je reconnais cette mâchoire carrée, ce nez droit et surtout... surtout ces iris si... vert. Un vert vif, intense, lointain, des nuances de chartreuse et d'olive se mêlant en un motif unique.

« Maman. »

Sans réfléchir, je me précipite vers elle pour l'entourer de mes bras. Sa voix douce et rassurante m'a tellement manqué. Ses câlins m'ont tellement manqué. Même la véhémence avec laquelle elle défendait Nick envers et contre tout face aux exigences et aux remontrances de notre père, qui me rendait un peu jalouse, m'a manqué... Tout ! Vraiment tout ! Tout m'a manqué chez elle ; et la joie que je ressens en la voyant si proche m'emplie d'un bonheur que je n'avais pas connu depuis sa mort.

Tandis que j'arrive à sa hauteur, je tente de me réfugier dans ses bras. Mais mon corps entier la traverse, et je me retrouve derrière elle, le cœur brisé en mille morceaux. Elle se retourne vers moi, me contemplant de visage fermé et fantomatique.

Je m'apprête à m'ouvrir la bouche, sentant les larmes me monter aux yeux, mais elle me devance : « Je suis extrêmement déçue par ton comportement, Lexa. » La boule qui pesait auparavant sur ma gorge se reforme aussitôt. Je ne l'avais jamais entendu me dire une telle chose... « Ce n'est pas digne de ma fille. » Je suis certaine que ma mère n'aurait jamais dit une chose pareille.

Ce n'est pas possible.

Elle était fière de moi.

Elle m'aimait.

Elle avait tout sacrifié pour mon frère et moi.

Affligée, je tombe à genou sur le bitume ; et toutes mes barrières volent en éclat. Je commence à pleureur sans plus pouvoir m'arrêter, secouée par une série de sanglots.

« Ne pleure pas ma chérie. » Cette fois-ci, la voix de ma mère est douce et protectrice. Cette fois-ci... cette fois-ci c'est bien elle. Je la retrouve enfin. Je relève prudemment les yeux vers elle, apeurée à l'idée qu'elle ne disparaisse, et je la voie me sourire. « Sois courageuse, ma fille. Tu as des sentiments pour cette fille. Alors pourquoi mets-tu tout en œuvre pour qu'elle te s'éloigne de foi ? »

Je baisse les yeux, honteuse, avant de ne répondre : « Je ne suis pas assez bien pour elle. Clarke mérite quelqu'un de disponible, quelqu'un capable de la rendre heureuse ; et non quelqu'un qui la tira vers la noirceur, quelqu'un de tourmenté, quelqu'un qui ne saura pas illuminer ses journées comme elle illumine les miennes... quelqu'un de perdu et perturbé comme moi. C'est mieux pour elle si je m'efface. Et puis... elle a déjà un prince. »

« Pourtant, il me semble que ce n'est pas à toi de décider ce qu'il y a de mieux pour elle ; tu ne crois pas ? »

Je relève la tête, dubitative. « Si, peut-être, mais... »

« Il n'y a pas de mais ! Lexa, rattrape-immédiatement cette jeune fille ! »

Comme spectatrice de mon propre corps, je constate que je me mets à courir, obéissant à l'ordre de ma mère. Je sprinte en plein Manhattan, tendant de rattraper une voiture partie il y a déjà un bon moment. Puis, lorsque je cligne des yeux en tournant à l'angle de la 106e avenue, je les rouvre en sur une petite rue de banlieue jonchée de maisons blanches.

The 100 : Vertige - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant