Extra : Le chant des arbres

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Laehle, Acte 1 : le chant des arbres 

Une petite esquisse du passé de notre grande soeur préférée. L'adolescence est une période très importante dans le développement, les mages n'échappent pas à cette règle, bien que la leur soit légèrement plus longue. Laehle, coincée à ce moment avec son frère et sa mère comme alters qui peuvent la comprendre est limité dans ces apprentissages. Elle ne peut compter que sur sa mère pour comprendre un minimum ce qu'elle ressent et ce qu'elle traverse avec sa magie. Je ne vous apprends néanmois rien en vous apprenant que sa mère est partie trop tôt. 

Ici, nous avons un petit aperçu de leur relation très fine avant sa disparition. 

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Il pleuvait à verse dehors. C'était une de ses averses de printemps qui vous trempait à peine vous mettiez un pied à l'extérieur. Dans la petite maison, un homme aux cheveux poivre et sel préparait un repas en discutant avec une femme qui jouait avec une petite flamme. Brisant le silence, un bambin, haut comme trois pommes, traversa le couloir, à toute vitesse, en criant à qui voudrait l'entendre :

« Laehle est encore en chaussettes sous la pluie ! Elle va encore mettre de l'eau partout ! »

Ses parents dans la cuisine se mirent à rire et la femme se leva. Elle ira voir leur fille, il amènera des serviettes. En marchant dans le couloir, la mère s'attachait les cheveux et ses pieds nus claquaient sur le carrelage. À peine la porte d'entrée de derrière ouverte, le vacarme de l'averse résonnait dans toute la maison. Elle sortit et trouva sans mal sa fille ainée, âgé d'une douzaine d'année, devant le grand arbre où les enfants et elle avaient construit leur cabane. Les grenouilles coassaient dans le fond du jardin. La mère ne toucha pas sa fille dont les cheveux mouillés brillaient d'un halo vert intense.

« Tu écoutes les crapauds chanter ma grenouille ?

- Regarde l'arbre maman ! Tu entends comme elle est heureuse ?

- Elle ?

- Oui elle, dit-elle en le montrant du doigt. Tu ne l'entends pas chanter ?

- Non ma grenouille. Mais si toi tu l'entends c'est le principal. »

Des bruits de bottes dans les flaques invitèrent la mère à se retourner. Son petit garçon, sous son ciré jaune et dans ses bottes de pluie rouge, tenait dans ses petits bras les bottes de pluies vertes de sa grande sœur, et laissait trainer au sol un parapluie. Arrivé à sa hauteur, il les lui tendit et elle les prit avec un sourire et il tendit le parapluie. Il repartit en courant sans demander son reste, surement pressé de retrouver la lumière et la chaleur de son foyer. Mina en se retournant aperçu son mari dans l'encadrement et leva le pouce pour lui assurer que tout allait bien. Elle n'ouvrit cependant pas le parapluie, et pris les bottes des mains de sa fille. Elles étaient déjà trempées. Laehle ne dit rien de plus, et continuait juste de regarder cet arbre avec une joie non-dissimulable. Au bout de quelques minutes de silence, sa maman demanda dans un souffle :

« Est-ce que tu veux que je te laisse seule ?

- Non, reste s'il te plait.

- D'accord, restons encore un moment »

Elle effleura de sa main chaude, d'une personne qui ne craignait jamais la morsure du froid, la joue de sa fille, mouillée et froide. Puis elle posa la main sur son épaule, pour lui prêter son feu. Laehle ne dit rien et finit par fermer les yeux. Au bout de quelques minutes, elle rit et enlaça sa mère. 

« Rentrons, elle a fini de chanter. Elle m'a dit qu'on devait rentrer. L'orage arrive.

- Elle t'a dit autre chose ?

- Oui, qu'on devait rentrer avant de prendre racine et quelque chose qui restera entre moi et l'arbre. Elle chante vraiment très bien.

- Elle a un nom ?

- Tout le monde a un nom, mais je ne le connais pas. Viens maman, rentrons. »

Au loin, le tonnerre grondait déjà. L'averse se transformait en orage. Elles s'abritèrent et des serviettes et des serpillères les attendaient patiemment. Une fois sèche et lavée, Laehle s'installa avec une couverture à côté de son petit frère sur le rebord de la fenêtre. Il se glissa dans ses bras avec son livre et se blottit contre elle. Elle regardait les arbres par la fenêtre. Son frère suivit son regard et Laehle sentait l'énergie de son frère se mêler à la sienne. Les grenouilles du jardin s'étaient tu. Depuis la cuisine, les fredonnements de leur mère s'élevèrent.

« On dirait que les arbres sont tristes. Dit-il.

- Ils ne sont pas tristes, dit-elle, ils chantent juste pour laisser passer l'orage et se donner du courage tous ensemble.

- Ils sont courageux.

- Les arbres sont forts.

- Et les grenouilles ? Pourquoi arrêtent-elles de chanter ?

- Elles écoutent. »



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⏰ Dernière mise à jour : Oct 28 ⏰

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Cavalier d'Argent - Tome 2 : ElduniriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant