Un Chemin Pour Deux - Tome 1 [Terminée]

Chapitre 2

Je dévalai les marches de l'escalier, les mots se bousculant à toute vitesse pour sortir de ma bouche.

« Papa je sors je vais voir Addison je rentre vers dix-sept heures bisous je t'aime ! »

Mon père regarda sa montre et me dit en souriant qu'il me reverrait donc trois heures plus tard. Je levai les yeux au ciel face à son côté pointilleux et partis rejoindre ma meilleure amie qui m'attendait à l'entrée du centre commercial.
J'avais vingt minutes de chemin à faire. De ce que je pouvais me souvenir, les rues n'avaient pas vraiment changées. Mes longs cheveux roux s'entremêlaient entre eux au gré du vent soufflant tout autour des passants. Les écouteurs dans les oreilles, je marchais au rythme de la musique.

Une fois devant l'entrée du magasin, je regardais les alentours et aperçus enfin sa petite crinière blonde. Nous nous sautâmes dans les bras et rîmes de joie jusqu'à en avoir les larmes aux yeux. Cinq ans que nous ne nous étions pas revues, en vrai. Le fait que nous ayons pris l'habitude de nous appeler en vidéo au moins deux fois par mois fut la seule raison qui me permit de la reconnaître aussi vite.

« Nom d'une aubergine Hannah, je vais pas me remettre de te revoir ! Ça fait si longtemps ! »

Son commentaire me fit rire. Cette sensation, la vivre grâce et avec elle, m'avait manquée.

Après d'émouvantes retrouvailles et une étreinte énorme, nous nous mîmes à parler de tout et de rien en marchant en direction des magasins. Nos voix, lorsque nous nous parlions, montaient incontrolablement dans les aigues, nous empêchant de nous exprimer pleinement.

«Dis-moi, Hannah, pourquoi est-ce que tu portes un tee-shirt à manches longues avec ce temps ? On est fin août et il fait super chaud ! »

Je regardai mon amie. Elle était vêtue d'une petite robe rose pâle à volants et à manches courtes et des sandales. Cette tenue mettait en valeur ses petites poignets d'amour à merveille, la rendant mignonne à croquer. À côté, j'étais habillée d'un short en jean, de baskets et d'un tee-shirt gris à manches longues.

«Oh, je suis juste un peu plus frileuse que toi, dis-je en rigolant.

— Mouais, je me souviens au collège quand tu venais en cours en top à fines bretelles même en hiver. Ta mère te gueulait dessus tous les jours quand tu rentrais chez toi ! »

Nous nous mîmes à rire de bon cœur, comme au bon vieux temps. Addison était au courant pour ma mère, mais je lui avais bien fait comprendre que ce n'était pas un sujet tabou pour moi, et qu'elle ne devait pas avoir peur de mentionner son nom dans l'une de ses phrases.

Après deux heures de shopping, nous étions ressorties du centre commercial avec nos emplettes : Addison avait acheté une paire de talons compensés beige, un top à bretelles vert pastel ainsi qu'une mignonne petite robe bleu ciel. De mon côté, j'avais opté pour un nouveau mascara, un jean taille haute pour la rentrée, et un pull vert foncé à capuche. Mon amie m'avait lancé un regard étrange en voyant mes achats mais n'avait pas fait de commentaires. Je savais ce qu'elle se disait : avant, j'aurais été du genre à acheter une tonne de choses (pas toujours très utiles), des robes et des sandalettes, seulement voilà, les gens changent, surtout entre le collège et la fin de lycée. Je ne mettais presque plus de maquillage – je l'avais pris avec moi dans le Wisconsin parce que j'aimais me sentir belle de temps en temps, mais je n'en mettais plus que très peu afin de me faire plus discrète – et j'avais troqué mes anciennes tenues pour un style plus sobre et plus passe-partout.

Addison adorait la photographie et avait toujours eu une certaine passion à me prendre en photo, soi-disant ''je ressortais bien''. Donc, comme à son habitude, elle avait emmené avec elle son gros appareil de pro et nous nous amusâmes à se prendre l'une et l'autre en photo, bien que je ne fusse qu'une simple amatrice. Depuis qu'elle était enfant, les écoles supérieures de photographie avaient été son principal objectif.