Chapitre 40

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Je n'ai jamais vraiment aimé les fêtes. Déjà je n'y étais presque jamais invitée, ou alors j'étais obligée d'y aller. En plus pour moi « fête » ne voulait dire que robes, maquillage... Mais cette fois c'est différent. J'y vais pour me faire plaisir, je vais rejoindre des personnes qui comptent vraiment pour moi. Je ne suis toujours pas très à l'aise avec la préparation mais heureusement Chiara est là. Nous sommes en train de discuter tenues quand quelques coups sont frappés à la porte. Chiara me fait signe de l'attendre dans sa chambre. Je reste donc sur son lit sans savoir qui est ici.

— Diana ! C'est pour toi !

Je me dirige vers l'entrée en me demandant qui pouvait bien vouloir me voir aujourd'hui juste avant la fête.

— Je suis venu t'apporter quelque chose.

Marcus se tient sur le seuil de la porte. Il a dans ses bras un grand tissu couvrant quelque chose. Il a l'air vraiment inquiet et préoccupé...

— Cela fait plusieurs jours que je travaille dessus pour qu'elle soit prête aujourd'hui.

Il soulève le tissu, dévoilant une robe magnifique. Elle n'est pas comme celles que j'ai pu essayer dans la chambre de Chiara.

Je ne trouve pas les mots justes pour décrire ce que je ressens. Je me contente de répondre bêtement.

— Waouh, Marcus je...

Je n'aime pas les robes habituellement. Mais celle-ci, est magnifique. Il n'y a que moi qui pourrai la porter. Personne d'autre ne pourrait mettre une robe comme celle-là. Elle contient toutes les teintes de bleu et de rouge possibles.

Une aquilie et une ignie.

— Je sais que tu n'aimes pas trop ce genre de vêtements mais peut-être que...

— Elle est magnifique, je souffle.

— Vraiment ? il me demande comme s'il venait de se soulager d'un énorme poids.

— Oui, merci beaucoup... je murmure en m'approchant de sa création.

Je pose mes doigts délicatement dessus de peur de la déchirer. Le tissu est doux comme de la laine.

— Marcus, t'as vraiment du talent ! Tu vas être super quand tu reprendras la boutique.

— Merci Chiara, répond l'igni avec un grand sourire. Bon, il faut que je me dépêche de rentrer, mon père veut que je l'aide pour installer la fête à l'académie.

Il se tourne vers moi avec des yeux doux et je ne peux m'empêcher de me mettre sur la pointe des pieds pour l'embrasser.

— À ce soir.

Je le regarde sortir du jardin, ouvrir une faille pour disparaître. Même après, je reste sur place en regardant dans le vide, la robe posée sur mon bras.

— Et bah dis donc ! souffle Chiara. Dépêche-toi d'aller l'essayer !

— Oui, oui j'y vais... je déclare en reprenant mes esprits.

Je me rends immédiatement dans la chambre, me déshabille et enfile soigneusement la robe. Le tissu ne me gratte pas, il est soyeux et délicat. Je me tourne vers le petit miroir posé sur le mur à ma droite. Elle est encore plus belle que ce que j'imaginais. Je n'ai pas l'habitude de me voir en robe, et encore moins dans une tenue moulante. Je n'aime pas en porter normalement mais celle-là... Je ne sais pas si c'est parce que c'est Marcus qui l'a faite pour moi ou si c'est parce qu'elle me correspond vraiment mais je l'adore.

TOC TOC TOC.

— C'est bon Diana ? Tu as besoin d'aide ?

— Non, c'est bon j'arrive.

Quand je sors de la chambre, je n'ai même pas le temps de dire quoi que ce soit que Chiara s'exclame.

— Waouh ! Diana ! Viens vite il faut que je te coiffe.

Elle m'entraine dans sa chambre et me fait asseoir sur son lit. Elle commence à me coiffer.

Nous passons tout l'après-midi à nous préparer et à discuter de divers sujets. Mes examens bien sûr mais aussi la fête, Talia, Marcus...

— On est rentrés ! crie une voix depuis le salon.

— Ils sont déjà là ! Ça veut dire qu'on part bientôt.

Chiara est encore plus jolie que d'habitude, elle s'est rendue spécialement à la boutique ce matin pour avoir une nouvelle tenue pour la fête. Quand nous arrivons dans le salon, Hélène et John sont occupés à parler à voix basses.

— Regarde maman, Marcus est passé et a offert une robe à Diana !

— Les filles vous êtes vraiment sublimes ! s'exclame Hélène.

— Tu ne peux pas mettre cette robe, coupe John sèchement.

Mon cœur se serre. Chiara, sa mère et moi fixons John interloquées.

— Cela montrerait en public ses deux éléments, explique sèchement l'igni.

— Mais j'ai changé d'uniforme ! Tout le monde a déjà remarqué ! je m'écris désespérée.

— Tu ne peux pas aller à l'encontre d'une décision du conseil, fait John plus calmement.

— John, je suis d'accord avec Diana... Elle a déjà affiché sa différence et je pense que c'est une meilleure idée que ça ne soit plus un secret. Plus le conseil le cache, plus les elfes vont en avoir peur.

Le conseiller fixe sa femme avec un regard noir pendant quelques secondes puis se radoucit.

— Tu as sûrement raison... dit-il en soufflant.

Un silence s'installe dans la pièce instantanément. Je baisse la tête comme à chaque fois que je suis gênée.

— Il faudrait peut-être y aller, demande Chiara d'une petite voix.

— Oui, tu as raison chérie. Vous êtes prêtes les filles ?

— Je pense que oui, je déclare, ravie de changer de conversation. Comment se passe la fête exactement ?

— C'est incroyable ! s'exclame Chiara. Mais je pense que c'est encore mieux que tu le découvres par toi-même.

— Il y a toutes les années ? je demande comme la jeune fille aussi s'est préparée pour l'événement.

— Non, pas forcément. Tout le monde y est invité mais il n'y a pas beaucoup d'autres années généralement. Pour les autres, c'est un peu ennuyeux parce que c'est vous qui êtes au centre de l'attention.

Avant que je puisse ajouter quoi que ce soit, pour la deuxième fois de la journée quelqu'un toque à la porte. Chiara et Hélène échangent un regard excité puis l'ignie déclare.

— Tu peux aller ouvrir Diana s'il te plait ?

— Oui, bien sûr.

Je me dirige vers la porte sans savoir vraiment qui est-ce. J'espère au plus profond de moi voir une certaine personne sur le seuil.

Je ne suis pas déçue quand j'ouvre la porte. C'est bien la personne que j'espérais le plus voir.

— Elle te va encore mieux que ce que j'imaginais, déclare l'igni en me détaillant de la tête aux pieds.

— Merci beaucoup Marcus, elle est très belle.

Il me sourit puis d'un seul coup prend un air plus sérieux. Il toussote puis demande en me tendant la main.

— Diana, est-ce que tu voudrais bien venir à la fête avec moi ?

D'un seul coup, je me revois les yeux rivés sur mon téléphone devant un film romantique. Le garçon invite la fille puis...

— Oui, bien sûr, je lui réponds un peu maladroitement en souriant.

Je n'ai jamais été très forte pour parler aux gens, et encore moins aux garçons.

— Allez-y, on vous rejoindra après, fait Hélène derrière nous.

Je saisis la main de Marcus qui était restée suspendue dans les airs et il me guide jusqu'à l'extérieur du jardin. L'elfe ouvre un portail et après un petit baiser nous nous laissons tous les deux emporter. 

Le monde oublié Où les histoires vivent. Découvrez maintenant